La forme romanesque
Il s'agit d'un récit dans le récit, ce qui apparaît de manière un peu complexe au début du roman. A l'intérieur des Mémoires, qui sont ceux de "l'homme de qualité" (qui n'est pas Prévost, officiellement) figure le récit fait par le chevalier. Il faut donc distinguer entre l'auteur (Prévost), le premier narrateur (l'homme de qualité) et le narrateur de l'histoire spécifique de Manon (le chevalier Des Grieux) (...)
[...] La lucidité dont il est capable lors de son récit le laisse amer et honteux, plein de remords, mais il ne renie jamais sa passion quitte à l'attribuer à la fatalité et au sort. Elle constitue ce qu'il y a de vrai, en lui, irrémédiablement. Les modalités d'écriture Le texte est un récit au passé. Il raconte le déroulement d'une rencontre. On remarque cependant que jusqu'au moment où se produit un échange de parole, le récit est entrecoupé de réflexions du narrateur. Ces trois modalités coexistent donc : récit au passé, analyses du narrateur et discours. Comment sont-elles mises en Oeuvre ? [...]
[...] Son apparence, peu décrite, mais en termes très forts si charmante " , l,7 : au XVIII siècle, l'adjectif " charmante " a le sens classique de " doté d'un charme magique, qui envoûte " de plus, il est renforcé par l'adverbe intensif " si et surtout l'effet qu'elle fait sur Des Grieux plaident en faveur d'une grande beauté. Elle éclipse ses compagnes : " il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt " (l. 4). Le narrateur ne leur accorde, semble-l-il aucun regard : " quelques " suggère l'indifférence. A l'opposé, Manon est mise en évidence par sa singularité : " il en resta une " (l. de seule dans la cour (l. 5). [...]
[...] Certaines notations à propos de Manon relèvent aussi sans doute de la prolepse : " sans paraître embarrassée " (l. 13-14), " ingénument " (l. " elle était bien plus expérimentée que moi " (l. " son penchant au plaisir . 18-19), " Elle n'affecta ni rigueur ni dédain " (l. 21). Avec le recul du temps et de l'expérience, le comportement de la jeune fille s'éclaire et le récit devient tragique : la suite était écrite dans le comportement de Manon. [...]
[...] - Innocence en matière amoureuse sur laquelle il insiste par deux oppositions parallèles et négatives qui soulignent son refus, jusque- là, de penser à l'amour et à la sexualité : " moi qui n'avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d'attention " (l. . Cette innocence est due à sa jeunesse, toujours évoquée par rapport à Manon : " encore moins âgée que moi " (l. " elle était bien plus expérimentée que moi " 7). - Le jeune homme manque d'expérience et d'assurance, ce que souligne l'hyperbole : " excessivement timide et facile à déconcerter " (l. 10). - C'est un jeune homme de bonne famille : bien élevé mes politesses " l. instruit éloquence scolastique " (l. [...]
[...] - Le style indirect : il occupe une grande place dans la deuxième partie du texte. On le remarque à l'emploi de verbes d'interrogation demander ou d'affirmation répondre, parler et à la présence de structures interrogatives indirectes ce qui l'amenait à Amiens " si elle y avait On remarque que deux phrases donnent clairement le contenu du discours et pouvaient être transposées au style direct. Dans les deux autres cas, il est seulement fait allusion à la manière de parler d'une manière qui ou à la manière de recevoir les paroles sans paraître embarrassée Enfin, trois autres termes font allusion au contenu du dialogue simplement par trois termes politesses " sentiments " éloquence scolastique " ; ce dialogue porte sur les motivations du voyage de la jeune fille, sur ses sentiments, sur son caractère. [...]
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