Malraux, dans sa vision de l'existence, se rapproche aussi de Sartre pour qui l'existence est absurde dans le sens où elle n'est pas déductible par la raison. Il n'y a pas de nature humaine préexistante, ce sont ses choix et ses actes qui le déterminent. L'homme est donc totalement responsable de sa vie et « l'homme est libre, l'homme est liberté ». Malraux écrira dans La condition humaine : « Un homme est la somme de ses actes, de ce qu'il a fait, de ce qu'il peut faire. Rien autre. ».
Aucune valeur commune ne permet aux autres de comprendre le Moi et le Moi ne se comprend pas lui-même, l'homme peut seulement comprendre les actions. C'est sans doute pourquoi Malraux choisit l'action comme laboratoire possible de la conscience car l'action est un moyen de questionner l'esprit (...)
[...] Ce premier contacte avec la mort métamorphose Tchen qui n'a trouvé aucune réponse dans son acte ; à présent, il reviendra avec difficultés vers les autres hommes, il est devenu un étranger car personne ne peut comprendre l'indicible. Cette découverte du mal appartient à tous les hommes, même aux personnages positifs de La Condition Humaine. Le mal est présent en chacun, c'est une donnée universelle. Kyo, lui, refuse le mal, et il transforme ce refus en affirmation de sa liberté. Lorsque Kyo est incarcéré dans une prison, il est envahit par une odeur d'humiliation qui anticipe sa vue. [...]
[...] C'est sans doute pourquoi Malraux choisit l'action comme laboratoire possible de la conscience car l'action est un moyen de questionner l'esprit. Accepter cette expérience de l'action avec l'espoir d'en tirer de la lucidité, tout en sachant que l'action n'est pas une réponse aux questions existentielles, elle ne se pose pas comme un substitut de Dieu mais permet de défier la mort et ses questionnements. La mort est la seule certitude donnée à l'homme, elle est d'ailleurs omniprésente chez Malraux car elle dévoile l'absurdité de la condition humaine ; l'ignorer c'est se conforter dans l'illusion, le mensonge. [...]
[...] En novembre, fracture entre Tchang Kai sek et l'aile gauche du Kouo-Min-Tang la bourgeoisie se range du côté de Tchang Kai-sek. En février 1927, une grève armée est organisée par les communistes violente répression mise en place par un général nordiste qui contrôle Shanghai. Le 21 mars 1927 (début du roman), une deuxième insurrection aboutit et instaure un gouvernement formé par l'aile droite du Kouo-Min-Tang et les communistes ; puis l'aile droite cesse toute collaboration et exclut les communistes du pouvoir. C'est en avril 1927 que la Troisième Internationale reconnaît la trahison de Tchang Kai sek. [...]
[...] La Condition Humaine (1933) : Cet ouvrage est achevé en 1932, publié en décembre 1933 et il vaut à Malraux un Prix Goncourt. La Condition Humaine est l'un des romans les plus imaginaires de l'auteur car il a très peu d'éléments sur la situation en Chine, soit le soulèvement communiste organisé à Shanghai et réprimandé par Tchang-Kai-Sek. Le roman commence à Shanghai, le 21 mars 1927 : les généraux du Nord inféodés aux puissances étrangères et capitalistes que personnifie l'homme de finances Ferral, tiennent la ville. [...]
[...] Mourir le plus haut possible. 64) Tchen veut transformer le terrorisme en une sorte de religion qui écarterait toute la légitimité de la vie, une religion qui répandrait ses actes et possèderait des disciples. Tchen tue pour sentir sa propre existence, il ne tue pas pour les autres mais désir avoir des spectateurs lors de ses choix ou de ses actes qui deviendraient ses vengeurs A l'intérieure de l'entreprise terroriste, on découvre un questionnement sur la condition humaine et sur l'omniprésence de la mort. [...]
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