Ainsi, La Condition humaine de Malraux relate le parcours d'un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghai. Il s'ouvre sur la préparation d'une insurrection contre le gouvernement, menée par les communistes et les nationalistes (...)
[...] La seule présence humaine, fixe et obsédante, est celle du pied, dont on relève trois occurences dans le texte. La première fois qu'il est mentionné, l'adjectif démonstratif ce qui le précède bien qu'il soit inconnu du lecteur lui donne une présence qui s'impose et signale qu'il est bien connu de Tchen. Mi-objet, mi-humain, presque cauchemardesque, sa présence obsessionnelle rappelle les contes fantastiques : il est associé à la vie (puisqu'il est vivant), mais aussi à la mort (c'est de la chair d'homme). [...]
[...] En outre, cette date est symbolique : c'est le premier jour du printemps, signe d'espoir et, peut-être implicitement, de succès de l'entreprise de Tchen et, au-delà, de la victoire de la révolution. L'heure prend également une valeur symbolique : minuit, c'est, traditionnellement dans le roman policier, l'heure du crime. L'approximation minuit et demi est pour Malraux, introduisant peut-être là une complicité avec le lecteur, une façon de se démarquer de la tradition, mais aussi d'exploiter le potentiel d'angoisse d'un contexte nocturne. Le décor est donné au lecteur de façon fragmentaire et selon une progression étudiée. Comme un cinéaste, Malraux distille séparément des détails successifs : une moustiquaire, le plafond, un pied. [...]
[...] C'est l'expérience d'une descente aux enfers qui ne peut se faire que dans la solitude. Conclusion Malraux propose ici un début de roman insolite qui place d'emblée La Condition humaine à la croisée de plusieurs formes de romans. Il débute bien comme un roman d'action : mais est-ce un roman policier, avec son crime en pleine nuit ? un roman d'aventures exotique, comme le laisse entendre le nom du personnage ? un roman d'espionnage ? un roman historique, qui témoigne de la révolution chinoise ? [...]
[...] Ainsi, La Condition humaine de Malraux relate le parcours d'un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghai. Il s'ouvre sur la préparation d'une insurrection contre le gouvernement, menée par les communistes et les nationalistes. Dans cette optique, il expose le meurtre (qui s'insère dans une action historique collective) d'un trafiquant d'armes par le jeune révolutionnaire Tchen : alors que les insurgés manquent d'armes, le meurtre perpétré par Tchen a pour but de dérober à la victime, un courtier, le document qui va lui permettre d'en acquérir. [...]
[...] En revanche, sa détermination apparaît dans l'idée fixe qui le hante ; le verbe se répétait, à l'imparfait, traduit l'autopersuasion que vient conforter le sentiment de devoir à accomplir, et les verbes devait et savait soulignent l'absence de doute quant à l'issue et au résultat de son acte. Le meurtre est présenté comme inéluctable et, à la fin du passage, après le souhait inavoué que tout pourrait s'accomplir tout seul, Tchen se rend à l'évidence et redit mentalement, au style indirect libre, son implication : Mais non, il ne se passait rien ; c'était toujours à lui d'agir. [...]
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