Voyage au bout de la nuit est le premier roman de Céline, publié en 1932. Il s'inspire de l'expérience personnelle de son auteur au travers de son personnage Bardamu. Bardamu nous emporte avec lui jusqu'au bout de ses expériences : sa confrontation à l'absurdité de la guerre, à l'horreur du colonialisme, au capitalisme américain... Il nous livre un regard amer sur le monde de son époque, ainsi que sur les incohérences de l'humanité. Ainsi on en vient à se demander si la dénonciation qui s'organise dans Voyage au bout de la nuit se fait au nom de certaines valeurs, d'un vague espoir, ou si elle n'est que l'expression d'une négativité irrémédiable. On se demande ici si les critiques de Bardamu répondent à un idéal, à un espoir de changement, ou si ses dénonciations ne sont qu'un simple constat, qui s'inscrirait dans la lignée de son caractère extrêmement négatif (...)
[...] On se demande ici si les critiques de Bardamu répondent à un idéal, à un espoir de changement, ou si ses dénonciations ne sont qu'un simple constat, qui s'inscrirait dans la lignée de son caractère extrêmement négatif. Dans quel but s'opère la dénonciation de Bardamu dans voyage au bout de la nuit? Au travers des valeurs visées par Bardamu, est- il question d'un vague espoir? Sa négativité irrémédiable ne serait-elle pas détectable au delà de ses dénonciations, faisant obstacle à toute idée optimiste? [...]
[...] Il raisonne à l'envers, et pense qu'il y a de la honte à se battre devant les autres. A aucun moment il n'imagine que les gens aient pu être forcés à s'en aller, et que se battre en tant de guerre soit une chose normale, pour laquelle il n'y a aucune raison de se cacher. Page 12 : Fermes désertes au loin, des églises vides et ouvertes, comme si les paysans étaient partis de ces hameaux pour la journée, tous, pour une fête à l'autre bout du canton, et qu'ils nous eussent laissé en confiance tout ce qu'ils possédaient [ ] On aurait pas osé devant eux». [...]
[...] Comme si on avait encore eu à vivre des années.» A la page 200 il décrit la vérité, comme une agonie qui n'en finit pas la vérité de ce monde, c'est la mort mort est donc l'unique destination de tout le monde. A la page 380, Bardamu dit qu' il faudra mourir [ . ] plus copieusement qu'un chien [ . Tout au long du roman, l'idée de la mort est présente à l'esprit de Bardamu il a conscience qu'elle est la seule ligne d'arrivée possible pour l'homme. A partir de ce constat, tout devient vain. L'idée de la mort se retrouve également associée à la guerre. [...]
[...] Au profit d'un monde où on ne se servirait pas de faux discours pour envoyer mourir des innocents au front, un monde où il n'existerait pas d'exploitants et où les hommes ne se conduiraient pas comme des animaux serviles, un monde où l'homme aurait foi en lui, où l'Homme serait digne. Cependant, nulle part il n'est question d'espoir puisque nulle part il n'y a la trace d'espérances révolutionnaires. Bardamu se heurte à la vie telle qu'elle est et s'y enfonce. Voyage au bout de la nuit en ce sens peut être lu comme une épopée du désespoir. [...]
[...] Les noms en général reflètent la laideur des paysages ou encore la laideur des personnages. La laideur des paysages et des villes ne s'expriment pas qu'à travers leur nom. Tout ce qui est décrit par Bardamu est dépourvu de beauté. Ainsi, à la page 238, on trouve une description de Rancy en ces termes: Un rebut de bâtisses tenues par des gadoues noires au sol. Les cheminées, des petites et des hautes, ça fait pareil de loin qu'au bord de la mer les gros piquets dans la vase pour finir Bardamu s'inclut dans ce décors désolant: là dedans c'est nous de la même manière on a une description de la banlieue à la page 95: il y a des usines qu'on évite en promenant, qui sentent toutes les odeurs, les unes à peine croyables et où l'air d'alentour se refuse à puer davantage. [...]
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