Lecture analytique concernant la lettre du 26 avril 1671 de Madame de Sévigné qu'elle adresse à sa fille, Madame de Grignan. Cette lecture analytique répond à la question suivante : quel est l'intérêt psychologique de ce récit ?
[...] o Le Grand siècle est celui de la raison, le désir de perfection de Vatel est trop grand, on peut le rapprocher à la passion que voue Madame de Sévigné à sa fille o Alternance de récit et de paroles rapportées (dialogues). L'art de la narratrice réside dans un récit précis et concis. L'asyndète (absence de liaison entre plusieurs termes) veut produire par une accumulation un relation de proximité alors que l'on attendait une opposition ; suggérer aussi une interprétation implicite. Elle permet ici la rapidité. [...]
[...] Structure de la lettre [Partie Captatio benevolentiae = attirer l'attention de sa fille. Elle s'excuse presque de lui écrire, précaution = voici [Partie Récit [Partie Conclusion de la lettre. On retrouve la même chose qu'au début (orgueil : son écriture n'est pas si lisible que la mienne Registre plaisant. o La narratrice semble prendre de la distance avec son texte = procédé de distanciation. Elle ne s'implique pas = aucun je le style est simple, ce n'est pas du Mme de Sévigné c'est presque maladroit. [...]
[...] Cependant Gourville tâche de réparer la perte de Vatel ; elle le fut. On dîna très bien, on fit collation, on soupa, on se promena, on joua, on fut la chasse. Tout était parfumé de jonquilles, tout était enchanté. Hier, qui était samedi, on fit encore de même. Et le soir, le Roi alla à Liancourt, où il avait commandé un médianoche 7 ; il y doit demeurer aujourd'hui.] [Voilà ce que Moreuil m'a dit, pour vous mander. Je jette mon bonnet par-dessus les moulins, et je ne sais rien du reste. [...]
[...] La nuit vient : le feu d'artifice ne réussit pas, il fut couvert d'un nuage ; il coûtait seize mille francs. A quatre heures du matin, Vatel s'en va partout, il trouve tout endormi, il rencontre un petit pourvoyeur qui lui apportait seulement deux charges de marée ; il lui demanda : Est- ce là tout ? Il lui dit : Oui, monsieur. Il ne savait pas que Vatel avait envoyé à tous les ports de mer. Il attend quelque temps ; les autres pourvoyeurs ne viennent point ; sa tête s'échauffait, il croit qu'il n'aura point d'autre marée, il trouve Gourville, et lui dit : Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci ; j'ai de l'honneur et de la réputation à perdre. [...]
[...] Lecture analytique : Lettre du 26 avril 1671 de Madame de Sévigné A MME DE GRIGAN A paris, ce dimanche 26 avril 1671. [Il est dimanche 26 avril ; cette lettre ne partira que mercredi ; mais ceci n'est pas une lettre, c'est une relation1 que vient de me faire Moreuil, à votre intention, de ce qui s'est passé à Chantilly touchant Vatel. Je vous écrivis vendredi qu'il s'était poignardé : voici l'affaire en détail].[ Le Roi arriva jeudi au soir : la chasse, les lanternes, le clair de la lune, la promenade, la collation dans un lieu tapissé de jonquilles, tout cela fut à souhait. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture