L'incipit du roman La Princesse de Clèves comprend un tableau de la cour de France, plus précisément « dans les dernières années du règne de Henri second ». Sur cette trame historique se détachent les portraits des Grands du Royaume, tous plus remarquables les uns que les autres pour leur beauté, leur esprit, leur goût et leur mérite : « Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits ; et il semblait que la nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes. ».
Mlle de Chartres, future princesse de Clèves, fait son apparition au sein de ces êtres exceptionnels, décrits au moyen de superlatifs flatteurs. Elle paraît encore plus extraordinaire que les plus prestigieuses dames de la cour et l'effet de réel est assuré par ce cadre historique (...)
[...] ] cette incomparable beauté qui lui a été si funeste La reine dauphine, Marie Stuart, est d'une parfaite beauté On dit de la duchesse de Valentinois, Diane de Poitiers, maîtresse du roi que sa beauté était admirable Anne Boleyn, mère d'Élisabeth d'Angleterre est ainsi décrite : Jamais femme n'a eu tant de charmes et tant d'agrément dans toute sa personne et son humeur Mais, il faut reconnaître que, si le portrait de la future princesse de Clèves est empreint d'exception et d'abstraction comme tous les autres, il diffère sur un point : l'éducation reçue par la jeune fille donne au portrait une importance déterminante pour la suite du récit. Le portrait de Melle de Chartres. Une beauté parfaite. L'anecdote est narrée sur le mode du mystère. Qui est donc cette admirable beauté ? Mme de La Fayette cache délibérément le nom de son héroïne. C'est par une sorte d'énigme que le portrait commence. [...]
[...] Mme de Chartres s'éloigne de l'usage courant : La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner Elle n'accepte pas le silence qui entoure l'éducation des filles : elle avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour On peut en conclure que les rapports entre la mère et la fille sont fondés sur la confiance réciproque. Mme de Chartres veut persuader et non contraindre : elle s'adresse à l'intelligence de sa fille, à sa raison et en tire la conviction que sa confiance ne sera pas déçue. Amour et vertu. Ne pas parler d'amour quand la vertu est le but avoué de l'éducation, c'est prendre le risque de voir tous ses efforts réduits à néant. [...]
[...] Mme de La Fayette a mis beaucoup d'elle dans cette femme qui refuse l'amour-passion, qui fait confiance à la raison et à la volonté dans la conduite de la vie morale, qui croit à la vertu et ne cherche alors pas les secours de la religion là où la force d'âme peut suffire. Ainsi la princesse de Clèves, être d'exception par sa naissance et sa beauté, promise aux plus hautes destinées, demeurera tout au long du roman fidèle à l'éducation qu'elle a reçue et qui la lie d'une manière intime à sa mère. [...]
[...] L'incipit du roman La Princesse de Clèves comprend un tableau de la cour de France, plus précisément dans les dernières années du règne de Henri second Sur cette trame historique se détachent les portraits des Grands du Royaume, tous plus remarquables les uns que les autres pour leur beauté, leur esprit, leur goût et leur mérite : Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits ; et il semblait que la nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes. Mlle de Chartres, future princesse de Clèves, fait son apparition au sein de ces êtres exceptionnels, décrits au moyen de superlatifs flatteurs. Elle paraît encore plus extraordinaire que les plus prestigieuses dames de la cour et l'effet de réel est assuré par ce cadre historique. Madame Élisabeth de France [ . [...]
[...] L'art de la litote se conjugue aux hyperboles et aux superlatifs les plus flatteurs : une beauté parfaite un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle Pour les capacités intellectuelles et morales, Mme de La Fayette saisit la formation intellectuelle de son héroïne dans une formule qui rassemble les facultés mentales et les dispositions physiques : sa mère travailla [ . ] à cultiver son esprit et sa beauté Mais la grande préoccupation de Mme de Chartres, dont [ . ] la vertu et le mérite étaient extraordinaires n'est pas d'ordre intellectuel mais moral. Elle se propose un objectif paradoxal : non seulement lui donner de la vertu mais la lui rendre aimable Mme de La Fayette expose dans ce passage les idées qui lui tiennent à cœur. [...]
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