Lorenzaccio, Acte I, Alfred de Musset, Giomo, Cardinal Cibo, Cardinal Valori, Marquise de Cibo, tapisserie politique florentine
Il semble coutumier des excès et débauches et nous le découvrons complice d'Alexandre et habitué à l'impunité « halte-là maitre sot pas si vite » dit il rude et batailleur « ne te vante pas de sa visite si tu tiens à tes oreilles » (scène 1 l89)
Julien Salviati, familier du Duc
Jeune noble florentin outrageusement grossier, il rudoie les femmes avec mépris. A une femme qui lui résiste il répond tout à trac : « non par Bacchus jusqu'à ce que tu m'aies dit quand nous coucherons ensemble ». On ne saurait être moins séducteur. (scène 3, l 204)
[...] Le duc n'estime pas Lorenzo certes, mais refuse de douter de sa fidélité. Un Lorenzo qui s'évanouit d'ailleurs à la simple vue d'une épée. Deux intrigues secondaires donnent de la profondeur à ce tableau. Derrière les murs secrets des palais de l'Arno, la belle marquise Cibo, suivie pas à pas par son beau-frère et confesseur le cardinal Cibo, est toute prête à céder aux avances du duc dans l'espoir romantique d'infléchir sa politique vers la République. Enfin en pleine rue une querelle éclate au grand jour entre Léon issu de la noble famille républicaine des Strozzi et Julien Salviati un proche du Duc qui vient de s'adresser avec grossièreté à sa sœur. [...]
[...] Quel étrange personnage a donné son nom à la pièce ? se demande le lecteur. Question 8. Caractérisez l'atmosphère de ce premier acte et les horizons de lecture qu'il profile. Ce premier acte éveille la curiosité du lecteur sur bien des plans. Il donne d'abord des coups de projecteurs sur plusieurs intrigues différentes. La passion des sens et celle du pouvoir mènent la danse, au détriment de la vertu ancienne de la ville. La scène est multiple comme celle d'un théâtre élisabéthain. [...]
[...] Comment est appréhendé le Duc Alexandre de Médicis ? Le Duc est une incarnation dégénérée du Pouvoir et de la Monarchie, uniquement préoccupée de son maintien et ses prérogatives. Il a été placé là par le Pape et donc s'occupe en échange de faire rentrer l'impôt dans les caisses vaticanes. Nul souci en lui de représenter l'ensemble de son peuple, ni de préserver l'équilibre dans la cité, nul lien véritable non plus avec sa bonne ville de Florence. A vari dire, le duc est un être négatif, corrompu, corrupteur et profiteur qui vit au détriment de la cité. [...]
[...] L'atmosphère politique est devenue explosive. Question 6. Florence n'est elle que la toile de fond des intrigues qui se mettent en place ? Florence apparaît comme un lieu magique animé de sa vie propre. Une énergie particulière court dans ses murs ses places et ses jardins. Cette vie fait de la ville un véritable personnage qui souffre de ses contradictions et que ses contradictions déchirent. Chacun des personnages apparait dès lors comme une incarnation des forces antagonistes et de la violence qui anime une ville au carrefour de son destin. [...]
[...] Et Lorenzaccio lui-même représente le jeu des forces contraires qui traversent cette ville étrange. Question 7. De quelle façon Lorenzo ou Lorenzaccio est il évoqué ? A la scène II, au matin des rues, la ville est un carnaval où les grands de la cité, masqués ou travestis, sortent des bals nocturnes. Tenez, regardez à la fenêtre, c'est Lorenzo avec sa robe de nonne dit un personnage masqué Lorenzaccio, le diable soit de toi ! Tu as blessé mon cheval. [...]
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