Voltaire, "Lettres philosophiques", Lettre XIII : lecture analytique

Résumé du document

En effet la question posée, à savoir le problème de l'âme et celui de l'origine des idées, interroge de fait la spécificité de l'homme dans la création. Comment Voltaire fait-il son entrée sur la scène philosophique ? En quoi son texte pourrait-il constituer une sorte de manifeste des Lumières ?

Nous verrons tout d'abord que cet extrait de la lettre 13 se donne comme un texte de vulgarisation qui explicite la pensée de Locke dans son Essai sur l'entendement humain publié en 1690 (I). Mais le texte prend vite un ton polémique en faveur de la défense des idéaux des Lumières (II) (...)

Extraits

[...] Six lettres tentent de vulgariser (tâche voltairienne par excellence, dont il ne se lassera jamais) le nouvel esprit philosophique et scientifique - ce que nous appelons les Lumières Cette première tentative de vulgarisation de la pensée anglaise en France sera poursuivie et approfondie, lors du séjour de V chez Mme du Châtelet, à Cirey (1735-1744), par les Eléments de la philosophie de Newton en 1738 et la Métaphysique de Newton en 1740. (Ouverture) Voltaire fait avec les LP une entrée fracassante sur la scène philosophique. Les LP apparaissent en effet comme une sorte de manifeste des Lumières : prospérité économique, liberté politique, tolérance religieuse, essor culturel (philosophique, scientifique, littéraire) : c'est la chaîne des Lumières qui doit briser celle du fanatisme et des préjugés. [...]

[...] Procédé ironique de l'amplification avec opp jamais / toujours ton péremptoire Personne I antithèse entre thèse rejetée fort savante âme mille choses et thèse défendue fort inutilement connaissances qui m'ont échappé Idem 126. défenseur d'une pensée subversive : met l'accent sur les éléments les + subversifs : - la faculté de penser du corps humain qui est d'abord matière idée accentuée par la comparaison entre l'enfant et la bête - l'âme détachée de toute perspective métaphys et religieuse, une âme grossière 10-14), - la place donnée aux sens (121) qui aboutit à l'idée que c'est le corps qui est doté de la faculté de penser d'où l'idée scandaleuse pour les théologiens une âme matérielle 31) 3 Voltaire polémique : un manifeste des Lumières •critique de la métaphysique et anticléricalisme Cf réfutation de Descartes avec termes polémiques ruiné renoncé Cf pointe des 1 30-31 : V laisse entendre que ce sont les théologiens eux-mêmes qui interprètent la pensée de L dans le sens du matérialisme (mauvaise interprétation selon V 1 35-36). [...]

[...] Comment Voltaire fait-il son entrée sur la scène philosophique ? En quoi son texte pourrait-il constituer une sorte de manifeste des Lumières ? Nous verrons tout d'abord que cet extrait de la lettre 13 se donne comme un texte de vulgarisation qui explicite la pensée de Locke dans son Essai sur l'entendement humain publié en 1690 Mais le texte prend vite un ton polémique en faveur de la défense des idéaux des Lumières (II). [...]

[...] Société ouverte, dynamique contre société bloquée. [...]

[...] du flambeau de la physique il ose aussi douter il examine par degrés (en antithèse avec tout d'un coup 1 il voit il consulte surtout son propre témoignage + pensée présentée comme modeste mais audacieuse cf répétition de il ose penser ( et 27) + figure exemplaire sage excellent d'un côté la métaphysique et ses conjectures, les théologiens et leurs ténèbres, de l'autre la philosophie capable d'exercer un regard critique sur les dogmes et les spéculations antérieures pour s'appuyer sur l'observation et la raison De Locke à Voltaire : la pensée des Lumières •Voltaire héritier de Locke : Si V s'efface dans un 1er temps, dès le 3ème il reprend à son compte la pensée de Locke (emploi du je La phrase initiale comprend une antiphrase où V se pose en héritier de L (115 «aussi stupide» = «aussi intelligent» = une nvelle élite intellectuelle cf honneur Puis V ironise sur les idées innées chères à Descartes par les expressions fort savante âme mille choses 18) et sur l'oubli du savoir consécutif à la naissance. [...]