La citation d'Albert Cohen dans
[...] D' ailleurs, au fil des lignes du récit biographique, le lecteur peut percevoir une inversion des rôles car la Colette d'une certaine façon fait naître sa mère en lui rendant hommage. La mère est essentielle dans beaucoup d'œuvres comme dans Electre de Giraudoux : imaginons un instant, pour notre bonheur, que nous ayons été enfantés sans mère Cohen porte aussi l'attention sur son indispensable mère en se comparant à des choses simples : Elle m'a porté pendant neuf mois et elle n'est plus là. Je suis un fruit sans arbre, un poussin sans poule, un lionceau tout seul dans le désert et j'ai froid. XV Le livre de ma mère). [...]
[...] Mais un souvenir est-il forcément pleuré ? Nous allons voir comment Colette rend la part mélancolique du souvenir d'enfance et comment elle montre le regret de cette époque et de la vie de sa mère Colette veut restituer ses expériences privilégiées, souvent grâce à une synergie des sens. On retient quelques souvenirs fâcheux pour la narratrice, le jour on elle déterra quelques bulbes de terre par simple curiosité par exemple : ne comprends pas . Tu ne peux pas comprendre. [...]
[...] Tu ne comprends rien encore à ce qui veut vivre . disait sa mère. Colette caractérisa ce souvenir comme assez dur Mais toute la tristesse de Colette envers sa mère s'exprime à la fin de la première partie quand elle quitta le domicile familial Ma douzième année vit arriver la mauvaise fortune, les départs, les séparations. Réclamée par de quotidiens et secrets héroïsmes, ma mère appartint moins à son jardin, à sa dernière enfant . Le regret s'installe alors dans la pensée de Colette : Là je l'ai laissée, quand je dus quitter ensemble le bonheur et mon plus jeune âge. [...]
[...] Chateaubriand a d'ailleurs une vision de la jeunesse assez pessimiste quand il dit dans ses Mémoires d'outre-tombe : Les plaisirs de la jeunesse reproduits par la mémoire sont des ruines vues au flambeau. Cette nostalgie qui atteint les hommes explique le besoin pour Colette autant que pour Cohen de retourner en enfance. La citation d'Albert Cohen L'homme veut son enfance, veut la revoir. [ ] J'ai été un enfant je ne le suis plus et je n'en reviens pas prend alors tout son sens quand on comprend que Celui qui veut connaître son passé réfléchit à la situation présente et celui qui veut connaître son futur doit réfléchir à ses actions présentes. [...]
[...] S'ouvrent alors trois grands axes d'études : D'où vient cette importance démesurée pour la mère dans les souvenirs des biographes, le souvenir d'enfance est il forcément pleuré puis nous chercherons les limites de la citation d' Albert Cohen. Nous allons étudier l'importance de la mère pour Colette dans son enfance pour comprendre Cohen quand il dit : Pleurer sa mère, c'est pleurer son enfance Le premier titre de l'œuvre de Colette était Les points cardinaux, on en retrouve d'ailleurs la trace à trois reprises dans la biographie : Entre les points cardinaux auxquels ma mère dédiait des appels directs Colette place donc sa mère au centre d'un monde rempli de joie et de malheur, le monde de ses souvenirs. [...]
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