Dans
[...] La littérature comme moyen de sublimer et d'immortaliser la vie De plus, celui qui écrit livre à ses lecteurs son monde particulier et l'immortalise par l'écriture. En effet, Proust écrit dans le Temps Retrouvé, à propos des différents "mondes" qui nous sont livrés par une multitude d'artistes, que "bien des siècles après ( . ) [ils] nous envoient encore leur rayon spécial". Kafka lui aussi disait que l'on fait de littérature "pour mettre quelque chose à l'abri de la mort". [...]
[...] les buts pratiques que nous appelons faussement la vie La littérature serait finalement non pas la "vraie vie" en elle-même, mais le moyen d'y accéder, le moyen de mieux apprécier son existence. Cependant il est difficile d'affirmer qu'il est possible de "vivre pleinement". Sans la littérature, nous restons enfermés en nous-mêmes, tandis que grâce à elle nous pouvons sortir de nous et découvrir une multiplicité de mondes. Mais il est impossible de pénétrer dans le "moi profond" de chaque être humain, car seul un nombre limité d'écrivains peut nous faire partager sa vision du monde. [...]
[...] La littérature est donc non seulement un moyen de nous faire réfléchir, mais aussi de nous faire agir. Agir, créer, sont sans doute des éléments importants de la "vie pleinement vécue" dont parle Proust. En effet, agir, c'est sortir de la superficialité et des buts pratiques et banals de la vie. CONCLUSION Lorsqu'il affirme que "la vraie vie ( . ) c'est la littérature", Proust ne parle pas de n'importe quelle littérature. Tout dépend de la posture qu'adopte l'écrivain vis à vis du monde extérieur, du rapport qu'il entretient avec les autres, du sens qu'il donne à sa pratique d'écriture. [...]
[...] La littérature nous pousse à l'action et à la création Enfin, on peut dire que la littérature peut introduire pour le lecteur une troisième découverte: celle de la soif de création. La lecture peut nous donner envie de créer, nous rendre actifs . On voit en effet que l'écrivain s'inscrit dans une lignée; il est influencé par ses lectures. Par exemple, dans les Confessions, Rousseau apparaît parfois comme un rêveur romantique qui a été influencé par ses lectures d'enfance dans lesquelles il s'est réfugié. [...]
[...] Voir la littérature comme un moyen d'évasion seule semble donc conduire à une lecture superficielle et à un repli sur soi. La littérature permet de s'évader en s'instruisant et en méditant sur le monde extérieur Comment faut-il alors voir l'évasion? Peut-être faudrait-il la voir comme une simple pause, une méditation sur le monde extérieur de plus en plus violent. Par exemple, Voltaire, dans son conte L'Ingénu, met en scène un jeune et bel étranger, un Huron, qui possède une grande liberté d'esprit et capacité de réflexion, et qui devient "civilisé" au contact de la société basse- bretonne qu'il découvre. [...]
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