Dissertation essayant de déterminer si les réécritures constituent des créations et des oeuvres a part entière ou si elles ne sont simplement que des imitations sans fantaisie d'oeuvres déjà existantes.
[...] Les réécritures sont-elles des répétitions ou des recréations ? Depuis des siècles et jusqu'à aujourd'hui, dans toute l'histoire de la littérature, on compte une quantité impressionnante de "réécritures", plus différentes et diverses les unes que les autres. Ces écrits sont les fruits de l'imagination d'auteurs se servant de bribes d'inspiration d'autres personnes à d'autres époques, célèbres ou non, pour réécrire à leur façon leurs propres ouvrages. Mais ces réécritures, peuvent-elles être qualifiées de "répétitions" ou bien faut-il utiliser plus justement le terme de "recréations", signifiant alors que celles-ci sont des œuvres a part entière ? [...]
[...] Peut être simplement dans le seul but de se faire plaisir, semblant d'ailleurs être le maître mot des OULIPO et particulièrement d'un de ses membres, Queneau et sa célèbre La Cimaise et la Fraction, reprise La Cigale et La Fourmi, pour ne citer qu'un des plus connus. La réécriture est quelquefois, et même souvent, le moyen de critiquer ou de faire éloge à l'œuvre originale, tel l'hommage (apparaissant ici comme un clin d'œil) rendu par Cendrars dans Hatoûara, à Lerouge, dans les Aventures du Docteur Cornélius. [...]
[...] En effet, Antigone d'Anouilh, remodèle l'histoire en y ajoutant des éléments contemporains (couleurs ) et un sentiment de révolte plus prononcé expliqué par le contexte historique (écrit pendant la guerre) ainsi que toutes ses autre fables. La Fontaine écrit dans le but de critiquer la cour, les Fables d'Esope n'ayant pas ce but. Molière dans ses comédies, insiste plus sur le comique de caractères, caractères communs au dix-septième siècle. Gide reprend le mythe de Prométhée dans Le Prométhée mal enchaîné en l'amenant à l'époque actuelle et en changeant de lieu tout comme le mythe d'Oedipe de Sophocle que reprend Cocteau dans La Machine Infernale. [...]
[...] Les réécritures, méritent tout le succès que la plupart d'entre-elles connaissent, étant le produit d'un véritable travail de réflexion et d'invention. Les plus grands écrivains s'inspirèrent d'auteurs du passé et les meilleurs exemples sont sans doute les dramaturges classiques tels Corneille, Racine, qui dans l'introduction de Phèdre cite Euripide, ou encore Molière reprenant une anecdote de Plaute dans L'Avare. La Fontaine quant à lui, eut l'idée d'écrire ses Fables en découvrant Esope. Ces auteurs eurent tout le succès que lui valurent leurs réécritures pour des chefs d'œuvres qui marquèrent toute notre civilisation. Mais pourquoi et comment réécrire ? [...]
[...] Il peut de cette manière les comparer l'une avec l'autre et avoir sa préférence pour l'une ou pour l'autre. Les réécritures sont alors véritables sources de créativité littéraire et à travers les siècles, donnèrent naissance à de véritables mythes tels Dom Juan, Robinson Crusoé ou encore Dracula, rares sont les personnes qui connaissent encore le nom de l'auteur original. Ces recréations successives offrent un nouveau souffle à l'œuvre initiale, et la plupart de ces nouvelles versions apportent la notoriété à l'auteur grâce à ses modifications personnelles. [...]
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