La monstruosité est une question de point de vue. Nous pouvons affirmer cela après la lecture des trois célèbres romans :
[...] L'un d'eux est le fait que Dracula ne soit jamais vraiment vu sauf par Harker. Sa présence est diffuse, on ne voit pas tellement le monstre, on le devine, c'est ce qui provoque la peur. De plus le personnage même du vampire dégage des caractéristiques surnaturelles qui retiennent l'attention du lecteur, principalement pour l'éternité matérielle qu'il représente. C'est une qualité qui peut séduire. Cet effet d'hypnotisme que le personnage présente, l'auteur a voulu le rendre encore plus évident en attribuant cette qualité de façon rationnelle au vampire. [...]
[...] L'île du docteur Moreau La répulsion que provoque l'œuvre de H.G. Wells, L'île du docteur Moreau, vient particulièrement des monstres qui, nous le découvrons au fil des pages, sont des pseudo hommes créés par le savant fou. L'horreur et le rejet s'accentuent lorsque nous voyons qu'ils n'arrivent pas totalement à oublier leur origine animale, et qu'ils portent donc en eux la trace indélébile d'une non humanité que leur ressemblance avec des animaux terrestres signale. Cela les rend repoussants, horribles. Cette inhumanité se traduit par un physique monstrueux, la réaction de Prendick en témoigne, celle des matelots de la Chance Rouge vis-à-vis du serviteur de Montgomery aussi. [...]
[...] Il est vrai qu'il y a une violence menaçante chez ce personnage mais on se rendra compte que ce n'est pas parce qu'il est méchant, mais cela est seulement dû à sa volonté, sa détermination : tout doit plier sous sa volonté, il ne cède jamais. Le héros fait preuve d'une telle arrogance car il sait qu'il a raison, il connaît l'ampleur de son génie. Il a une telle confiance en lui, il dégage un tel charisme, il ne doute jamais de ce qu'il avance et n'hésite pas à affronter seul toute une assemblée bornée qui ne partage pas son avis. Tout cela provoque implacablement chez le lecteur un effet d'admiration. [...]
[...] Les écrivains rendent compte de cette catégorie comme de la science- fiction, tout du moins comme un élément hors du commun ? nous pouvons noter également que, souvent, la monstruosité est définie par quelque chose qui est simplement différent de ce que l'on a l'habitude de voir ou de côtoyer, rien de plus. La différence est donc un thème très exploité. Souvent ces auteurs sont des précurseurs d'avancées technologiques, mais pour ne pas choquer le monde, pour ne pas passer pour fous car en avance sur son temps, ils ont fait passer leurs trouvailles par la fiction. [...]
[...] Fiche de synthèse Le monstre : fascination et répulsion La monstruosité est une question de points de vue. Nous pouvons affirmer cela après la lecture des trois célèbres romans : Dracula de Bram Stoker, Robur-le-Conquérant de Jules Verne et L'île du docteur Moreau d'H.G. Wells. C'est pourquoi cette notion peut provoquer des réactions ambiguës selon les lecteurs. Tantôt cette monstruosité sera rejeté car trop en dehors de la norme, donc effrayante, avec un rôle primordial des préjugés, tantôt elle sera reçue comme une avancée, comme la vision de l'avenir ou comme la possibilité de posséder des dons surnaturelles donc attractifs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture