Quels sont les éléments du merveilleux dans les contes de Charles Perrault ? Dans quelles mesures ont-ils une influence sur la moralité du conte ?
[...] Une autre forme d'élément merveilleux est mise en place dans les autres contes, celui des dons qui sont généralement offerts par une fée ou un personnage ayant les mêmes fonctions (Jupiter). Quand ils sont positifs, ils comblent leur destinataire ou aide l'héroïne à améliorer sa condition. Quand ils sont négatifs, ils sont soit atténués, soit rétablissent une forme de justice en condamnant celui qui le mérite. Ainsi, dans le conte Les Fées, la sœur préférée de la mère est punie car elle agit méchamment. [...]
[...] Il permet également d'en arriver à la morale : il faut bien peser ses mots avant de parler. Sans l'apparition de Jupiter pour donner ce don au bûcheron, elle n'aurait pas eu lieu. Il en est de même dans Les Fées, l'honnête fille reçoit le don d'une fée de faire sortir de sa bouche une fleur ou une pierre précieuse à chaque mot prononcé. Sans ce don, elle n'aurait pas été chassée de chez elle par sa méchante mère et elle n'aurait pas rencontré le prince. [...]
[...] Un autre personnage des contes doit subir des sacrifices, c'est Grisélidis. Dans ce conte, aucun élément du merveilleux n'est présent. Mais on retient la morale : malgré les épreuves que la vie nous inflige, nos mérites seront toujours tôt ou tard reconnus comme Grisélidis. Dans Les Souhaits Ridicules, Jupiter donne trois souhaits au bûcheron. Dans son emportement, il fera mauvais usage de ces trois souhaits qui seront une aune de boudin sous le coup de la gourmandise, son épouse avec l'aune de boudin pendue au nez, souhait demandé sous le coup de la colère et enfin, le souhait de retrouver sa femme intacte, sous le coup de la raison. [...]
[...] Mais les éléments restent moins nombreux dans ce conte, mis à part la présence du personnage féerique. On ne retrouve pas toute la magie des châteaux, des princes et des princesses présents dans les autres contes. Toutefois, le merveilleux est tout de même bien ancré dans le conte : l'apparition de Jupiter et la possibilité de faire trois vœux qui sont tous les trois réalisés relève de l'imaginaire. Il est évident que jamais dans la réalité du boudin se pend au bout d'un nez par magie. [...]
[...] Il apparaît donc sous plusieurs formes dans les contes de Perrault : les personnages, les dons et les objets. Cependant, il se trouve absent dans Grisélidis (Perrault l'inscrit dans le genre des nouvelles et non des contes.) Grisélidis, sans mobiliser de personnel féerique met en place un merveilleux médiéval, sans fée, sans autre objet magique que sa vertu, son charme devient opérant au point de contribuer quelque peu au retournement miraculeux du Prince aliéné par le Diable. Le personnage le plus important reste celui des fées, élément fondamental du merveilleux dans les contes. [...]
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