Période de violence et de troubles, le XVIe siècle est animé par les guerres de religion. Entre la conjuration d'Amboise en 1560 et l'édit de Nantes, en 1598, les esprits se confrontent, à l'image des corps, au moyen d'une littérature à la fois théologique et militante.
[...] La Réforme se base sur la condamnation de trois principes fondamentaux de la religion catholique au XVIe siècle. En premier lieu, celui de l'autorité de l'église qui revendique le monopole de l'interprétation et du choix des textes bibliques. En second lieu, celui du culte des saints qui transforme des hommes et des femmes ordinaires en exemples et en images du culte (ce qui entre en contradiction avec l'interdiction de l'idolâtrie). Enfin, l'autorité de l'Église, et jusqu'à sa justification est remise en cause. [...]
[...] Une littérature de lutte et d'opinions Polémistes, orateurs et pamphlétaires, les penseurs protestants sont nombreux et leur écrivent de très grandes qualités. Théodore de Bèze, Henri Estienne et Agrippa d'Aubigné, têtes de file, partent en guerre contre les excès de la religion catholique. En 1563, Théodore de Bèze publie La Comédie du pape malade, pamphlet terriblement mordants, un des plus lus de son temps ; on le qualifierait aujourd'hui de best-seller. Agrippa d'Aubigné, soldat et diplomate, publie un poème : tragiques sous le pseudonyme L.B.D.D le bouc du désert (lieu secret où se déroule le culte protestant). [...]
[...] Les éléments, les idées, les objets et jusqu'à la France elles- mêmes sont présentés en train de parler et souffrir. Sentiments violents, évocations sanglantes et crues, métaphores et apparent désordre de la composition sont autant de moyens visant à frapper l'imagination du lecteur dans l'esprit du mouvement baroque. Deux œuvres suivront, plus chargées d'ironie que de violence. La Confession du Sieur de Sancy (1610) se joue des controverses théologiques. Les aventures du baron de Faeneste (1617) tournent en ridicule un courtisan catholique gascon. [...]
[...] En 1594, les sept auteurs de La Satire Ménippée s'engagent, par l'humour, dans une voie qui vise à désamorcer les tensions à l'aide du ridicule. Cet ouvrage, imitant prétendument l'éloquence et la verve du philosophe grec Ménippe, un cynique, relate, de façon bouffonne, de faux états généraux de la Sainte Ligue (union générale des catholiques) qui, tenus en 1593, n'avaient rien décidé. Tous les personnages sont ridiculisés ; on les voit y tenir un langage naïf, stupide ou au mieux, hypocrite. [...]
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