Cours de littérature comparée. Interrogation sur la littérature fantastique et présentation de plusieurs approches théoriques parmi lesquelles la théorie de Todorov.
[...] Chez Dostoïevski, Goliadkine au début du récit joue avec son miroir et ne mesure pas le danger latent. Mais lorsque son double aura surgi de la nuit venteuse, après une désillusion amoureuse (Otto Rank montre là encore le rôle de la femme qui pousse le héros au suicide) l'illusion et le trompe-l'œil, multiplieront les faux miroirs suscités par le vrai miroir vivant du double : [Dans la porte de la pièce voisine face à M. Goliadkine, dans cette porte que notre héros avait prise jusqu'à présent pour une glace, se tenait un homme et c'était lui, M. [...]
[...] Pour d'autres, la trop grande netteté des apparitions surnaturelles risque de désamorcer instantanément l'effet fantastique au moment où elles prennent forme. Dans son livre : Fantastique-fiction, Puf Charles Grivel, précise que pour lui, le fantastique doit nous faire assister à un triple spectacle celui de la rationalité (par la description d'un monde conforme au nôtre), ensuite au spectacle de l'irrationalité (par le travail déréalisant d'objets, de personnages, de lieux ou d'évènements fantastiques), enfin, qui unit ces deux spectacles, à celui de débrayage Le fantastique aime en effet se pencher longuement sur les signes qui annoncent et réalisent le passage du rationnel à l'irrationnel. [...]
[...] Nos œuvres au programme traitant du thème du double, nous allons parler de la place du double dans la littérature fantastique et plus particulièrement chez Chamisso, Maupassant et Dostoïevski. III Double et fantastique L'apparition du thème du double dans sa forme moderne coïncide avec la naissance d'un genre littéraire nouveau, le fantastique. Les deux phénomènes, l'un thématique, l'autre générique semblent liés : d'un côté, le double acquiert de nouvelles significations grâce aux procédés du récit fantastique ; d'un autre côté, il fournit au genre naissant l'un de ses thèmes typiques et capitaux. [...]
[...] La folie est un procédé pour illustrer le genre fantastique, pour créer l'ambiguïté propre au fantastique. Dans Dostoïevski, la montée de l'angoisse se fait après l'apparition de son double tout au long du livre en multipliant les termes forts pour nous montrer dans quel état se trouve le premier Goliadkine face au Goliadkine junior : l'angoisse l'étouffait, le torturait il en venait même à douter de son existence Dans le Horla de Maupassant, le questionnement sur la folie fait partie de la démarche du narrateur qui s'interroge sur son éventuelle démence et impose au lecteur le partage de l'épouvante ressentie par le narrateur, il décrit ses hallucinations. [...]
[...] Chaque auteur lui attache une spécificité à démontrer, par exemple : Castex écrit dans le Conte fantastique en France : [Le fantastique se caractérise par une intrusion brutale du mystère dans le cadre de la vie réelle], Roger Caillois dans Au cœur du Fantastique, le fantastique est une rupture de l'ordre reconnu, une irruption de l'inadmissible au sein de l'inaltérable légalité quotidienne. Pour Louis Vax dans l'Art et la Littérature fantastique , [le récit fantastique aime nous présenter, habitant le monde réel où nous sommes, des hommes comme nous, placés soudainement en présence de l'inexplicable]. Todorov expose sa définition du fantastique sans craindre de mentionner qu'il reprend les idées de certains auteurs et théoriciens du XIXe siècle et c'est cette définition que nous allons développer. [...]
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