Explication linéaire de la lettre 23 de « La Nouvelle Héloïse », de Rousseau.
[...] Cf voca : optique clair obscur : vrai théâtre avec scènes se succédant de manière rythmée, souffle particulier. Conclusion Tableau magistralement composé par un analyste de l'âme et de la nature. Spectacle contrasté, mouvant, mais parachevé par une sensation d'harmonie. Nature à l'image des sentiments torturés et pourtant purs de jeune précepteur épris de son élève. Extrait révèle états d'âme en parallèle d'une nature diverse mais dont l'influence est bienfaisante. Elle le fut pour Rousseau lui-même, chantre de la nature. Spectacle incroyable renvoie à celui de la vie. [...]
[...] Pour autant, cette diversité inspire quelque chose de l'ordre de l'apaisement et fait oublier à Saint-Preux un peu de sa mélancolie du premier mouvement. La diversité n'est pas déstabilisante, au contraire, l'influence de la montagne est bienfaisante. Les séquences 4 et 5 : Le balancement se poursuit là encore avec la répétition initiale de l'adverbe quelquefois : quelquefois je me perdais dans l'obscurité d'un bois touffu. Quelquefois en sortant d'un gouffre, une agréable prairie réjouissait tout à coup mes regards Les tournures antithétiques avec ce contraste bois/prairie, les adjectifs touffu/agréable, l'obscurité, fermeture du bois/la luminosité, l'ouverture accentuent cette diversité. L'environnement apparaît inconstant, changeant. [...]
[...] Séquence 3 : Puis, le narrateur semble s'absenter de son récit, comme s'il avait sombré dans ce tableau d'une nature devenue surnaturelle. Insertion finalement d'un commentaire comme si Saint-Preux revenait d'un voyage extraordinaire dans un lieu pourtant commun, celui de la montagne. Mais les connotations, la modalisation, sont particulières : ajoutez à tout cela les illusions de l'optique, Il parle en peintre ici : œil de l'artiste qui analyse toutes les subtilités de la nature, de la luminosité, et en accentue encore davantage la beauté. Paysage admirable au sens étymologique : vient du latin mirabilis cad merveilles et miror cad voir. [...]
[...] La tonalité est celle de l'ambivalence dès l'ouverture. La première séquence : Elle a des résonances antithétiques suggérées par des symétries contrastives ex : j'étais parti, triste de mes peines et consolé de votre joie Un chiasme qui rapproche des antonymes : tristes, peines/joie et qui est illustré par la coordination adversatives implicite que l'on lit derrière la conjonction et Csq : le discours est bipolarisé, la pensée est mouvante, le style disjonctif exprime un conflit existentiel qui est analysé dans la suite de le séquence : ce qui me tenait dans un état de langueur Un mouvement conflictuel présent dans la fin de la séquence qui n'est pas sans charme pour un cœur sensible : l'ambivalence se ressent aussi dans la chute finale. [...]
[...] La troisième séquence : La mélancolie parcourt la séquence, teintée de rêverie : je voulais rêver, et j'en étais toujours détourné par quelque spectacle inattendu Le rythme est plus vif, la séquence plus courte que les deux précédentes et ceci suggère une cassure rythmique et sentimentale : Saint-Preux est envahi par le spectacle de la nature qui l'empêche de sombrer dans la mélancolie plus profondément. Une rupture illustrée par l'adjectif inattendu Le second mouvement : le spectacle de la nature La nature semble exalter le précepteur, comme arraché de sa rêverie par son incroyable diversité. Un spectacle hétéroclite, multiple, varié qui n'est pas sans rappeler les fluctuations que nous donnait à éprouver le premier mouvement. Pour autant, la tonalité n'est pas triste, même si le récit épouse les vicissitudes des sentiments. [...]
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