Comme Voltaire qui déclarait « J'écris pour agir », Victor Hugo et Albert Camus à travers des genres littéraires aussi différents que l'essai, la poésie ou encore une forme de journal intime et, malgré un siècle d'écart, prennent la plume pour, à leur tour, s'élever contre les injustices de leur siècle... mais pourquoi choisir un outil d'écriture qui peut sembler peu efficace et peu revendicatif pour corriger les maux de ce monde ? Nous nous demanderons donc quel rôle revêt la littérature dans les débats d'idées. Pour cela, nous étudierons la littérature engagée sous plusieurs angles : en premier lieu, son implication indirecte dans le débat d'idées, où son rôle est plus didactique que polémique, puis la dénonciation d'une réalité contestable qui vise à démontrer au lecteur l'exactitude du point de vue de l'auteur.
[...] On distingue en premier lieu, l'auteur qui tente de convaincre son lecteur de l'exactitude de ses propos. Pour cela, il fait appel à la raison. Albert Camus par exemple, formule clairement sa thèse qu'il étaye avec des arguments qui suivent un type de raisonnement précis, pouvant être par l'absurde, analogie, concessif, déductif . Des connecteurs logiques viennent rythmer le cours de sa stratégie argumentative qui a pour rôle principal, avant même de réparer l'injustice, de faire prendre conscience au lecteur de son existence et de lui montrer par une logique presque mathématique, comme le prouve Camus, que cette situation est inacceptable. [...]
[...] Cependant, ces enseignements sont semblables à des maximes qui, au lieu de livrer un combat direct dans un dialogue fictif avec le lecteur, établissent des règles à suivre. Nous avons donc vu un des aspects importants de la littérature dans les débats argumentés : celui de plaire dans le but ultime d'instruire le lecteur, lui donnant suffisamment de ressources pour se forger sa propre opinion. A contrario, d'autres écrivains choisissent une argumentation bien plus virulente et réelle, pour dénoncer un siècle et une époque qui leur déplaisent, à travers un rapport encore une fois étroit avec le lecteur. [...]
[...] Nous nous demanderons donc quel rôle revêt la littérature dans les débats d'idées. Pour cela, nous étudierons la littérature engagée sous plusieurs angles : en premier lieu, son implication indirecte dans le débat d'idées, où son rôle est plus didactique que polémique, puis la dénonciation d'une réalité contestable qui vise à démontrer au lecteur l'exactitude du point de vue de l'auteur. La littérature bien que fer de lance de la dénonciation peut parfois réaliser une argumentation indirecte par le biais d'allégories et d'une place importante donnée à l'implicite. [...]
[...] Mais peut-on vraiment parler de débat et ne pas craindre le formatage intellectuel ? [...]
[...] On retrouve une telle démarche dans La controverse de Valadolid, débat entre Las Casas et Sepulveda sur la légitimité de l'esclavage des sauvages et donc de leur humanité et non pas de leur statut d'objet animé que soutenait Aristote dans sa Politique. Ce genre littéraire permet de voir le cheminement intellectuel des thèses et donc de prendre une décision finale. Au regard de tout cela, on peut sans mal accepter le fait que la littérature ait un rôle à jouer dans les débats d'idées. [...]
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