Il s'agit de quatre récits rétrospectifs dans lesquels le narrateur se tourne vers son passé et raconte ses souvenirs.
Toutes ces oeuvres sont à la première personne du singulier mais, à part chez Chateaubriand, on ne peut pas vraiment parler de récits autobiographiques. Selon la définition de Philippe Lejeune ("... récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité", Le pacte autobiographique), le mémorialiste est un autobiographe ; les Mémoires d'outre-tombe étant des mémoires, elles peuvent être vues dans une visée autobiographique, bien qu'en se tournant vers son passé, l'auteur se pose d'avantage en témoin et observateur de l'Histoire collective autant que de sa vie personnelle (...)
[...] Le rapport de l'écriture au temps : L'évocation des lieux permet d'établir un rapport au temps à travers la réminiscence du souvenir. On trouve chez Chateaubriand un bouleversement de la temporalité avec le resurgissement du passé dans le présent, l'écrivain tente à la fois d'écrire les impressions physiques de ce bouleversement lors de sa réminiscence, et le souvenir chargé d'émotion lui-même. Il y a donc un décalage entre l'évocation du souvenir (passé) et le temps de l'écriture (présent). Dans l' apparition du château de Combourg, l'auteur retrace les émotions d'enfant qu'il a ressenti lorsqu'il a vu le château pour la première fois, mais il décrit aussi le tremblement du narrateur qui écrit et se souvient en même temps. [...]
[...] Le passage du temps opère une certaine transformation du souvenir et l'écriture des souvenirs s'apparente souvent à une recomposition du passé dans le présent. On observe alors un décalage entre la réalité et l'illusion, ainsi qu'entre le passé et le présent, d'où le caractère illusoire de l'autobiographie et de l'authenticité des souvenirs. Le regard porté sur le passé est souvent nostalgique et mélancolique, et on retrouve une grande émotion ainsi que beaucoup d'affection dans l'évocation du souvenir chez Proust, Chateaubriand ou Nerval. [...]
[...] Selon la définition de Philippe Lejeune récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité Le Pacte autobiographique), le mémorialiste est un autobiographe ; les Mémoires d'Outre-tombe étant des mémoires, elles peuvent être vues dans une visée autobiographique, bien qu'en se tournant vers son passé, l'auteur se pose d'avantage en témoin et observateur de l'Histoire collective autant que de sa vie personnelle. Chateaubriand se présente comme un diariste (lieux et dates en tête de chapitres) qui écrit au présent le récit du passé. Il y a une mise en relation, une sorte de jeu, entre mémoire, autobiographie et journal. D'autre part, l'imagination romanesque introduit des éléments de la fiction dans les Mémoires d'outre-tombe. [...]
[...] Cependant c'est souvent dans la nomination des lieux qu'on trouve des éléments autobiographiques. Dans Combray, de Proust, le je raconte des souvenirs mais encore une fois, on ne peut pas parler d'autobiographie, car A la recherche du Temps perdu est une fiction romanesque. Dans Le Grand Meaulnes la première personne est de nouveau celle du narrateur, c'est-à-dire celle de François Serel, un personnage fictif. Ce roman est hybride, car à l'intérieur d'un récit premier, on trouve un autre récit ainsi que des lettres. [...]
[...] La réminiscence du souvenir déclenche le désir de retourner dans le passé et de retrouver les lieux et les personnes de ce passé révolu (Le Valois, Sylvie, Adrienne L'intrigue amoureuse autour de 2 femmes, l'une perdue et l'autre impossible, ainsi que le rapport entre réalité, rêve et souvenir ou entre passé et présent entraine une temporalité éclatée : le texte alterne constamment entre le présent de l'écriture et le passé du souvenir, mais aussi le présent intégré au passé, employé pour raconter le passé. Chez Fournier, il s'agit de l'aventure de deux adolescent et donc d'un véritable roman qui mêle plusieurs passés : celui du narrateur qui se remémore son adolescence et celui du personnage d'Augustin Meaulnes, représentant un passé plus récent. On trouve donc 2 temporalités : celle de la narration de François Serel, et celle du récit d'Augustin Meaulnes ; le récit est donc enchâssé, selon le procédé romanesque. [...]
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