La marquise de Merteuil est une veuve aristocrate de 25 ans vivant à Paris, dont les caractères sociologiques des humains n'ont plus de secrets pour elle. Machiavélique par son rôle de manipulatrice, il n'en demeure pas moins que Mme de Merteuil soit un personnage fascinant, dans lequel Laclos a mis une conception différente de la femme : impérieuse et insoumise (...)
[...] Ramenant Valmont vers le chemin de l'amour, Mme de Tourvel trouble la relation libertine entre la marquise et le vicomte, qui s'éloigne peu à peu du libertinage. Mme de Merteuil ressent le besoin d'un complice tel que Valmont afin de s'affirmer dans la société, un alter-ego à la fois rival avec qui elle peut engendrer une bataille charnelle Mais le vicomte lui glisse entre les doigts ce qui la déstabilise et la pousse à imaginer le plan qui va entrainer la fin tragique des personnages. [...]
[...] Au cœur de l'intrigue, c'est elle qui, à l'aide de Valmont, tire les ficelles de la société tout au long du roman. I. Une femme hégémonique, moteur du récit La marquise de Merteuil est indubitablement le personnage principal du roman. A l'origine de l'intrigue, c'est elle qui imagine un projet de vengeance personnelle contre son ancien amant, Gercourt, en corrompant sa promise Cécile par le biais de Valmont. Elle pousse d'abord le vicomte à la déshonorer puis elle entreprend elle-même de pervertir Cécile en se substituant progressivement à sa mère et en lui donnant une éducation libertine. [...]
[...] En voyant Valmont qui s'attachait et tombait progressivement amoureux de la Présidente, la Marquise fut prise de jalousie de le voir mettre Tourvel dans une position supérieure à la sienne. Ses plans ont aussi causé le déshonneur de Cécile. Mme de Merteuil cherche donc à rabaisser d'un point de vue social son entourage afin de s'élever. Cette soif de pouvoir est à l'origine de son caractère prépondérant, mais aussi de sa jalousie. Elle reconnaît en Mme de Tourvel une rivale. [...]
[...] Elle lui facilite les échanges avec Danceny et elle réussit à persuader Mme de Volanges de ne pas renoncer au mariage de sa fille avec le comte de Gercourt. La marquise joue sur son image et sur le paraître : elle se montre comme une honnête femme et qui prétend, après avoir été courtisé par Valmont et l'ayant refusé, s'être rangée du côté de la vertu. Ce qui est bien entendu faux, et elle conserve intérieurement les codes libertins tout en trompant son entourage. [...]
[...] Condamnée à l'exclusion, la révélation des lettres a détruit l'édifice qu'elle a construit. La Marquise de Merteuil est donc un personnage complexe en apparence similaire aux autres femmes mais en trompant son entourage, elle tire les ficelles du jeu tout au long du roman. Libertine, prônant son indépendance et sa liberté elle ne supporte en aucun cas qu'un homme puisse se servir d'elle : c'est elle qui se sert d'eux. En apparence féministe, elle se révèle presque être misogyne en méprisant les femmes faibles qui sont dictées par leurs sentiments : elle se joue d'elles. [...]
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