- Lettre qui est en fait la réponse de Valmont à la Marquise de Merteuil qui lui a demandé de séduire Cécile de Volanges.
- Cette missive donne à voir les liens qui unissent les deux personnages : Valmont et la Marquise semblent avoir été amants : "je regrette de ne plus être votre esclave", "je ne me rappelle jamais sans plaisir le temps où vous m'honoriez de noms plus doux". Un rappel d'un passé commun qui n'est pas anodin (...)
[...] Trois femmes, trois histoires de chair pour le vicomte. - Hypocrisie et tromperie composent le personnage qui se délecte à l'idée de détourner du droit chemin une femme vertueuse et de l'éloigner de la couche conjugale. Il y a un véritable plaisir qui naît et que l'on perçoit dans les périphrases utilisées, les allusions qui sont faites: j'espère lui en faire perdre un plus important je lui en prépare (des distractions) de plus efficaces - Vrai libertin, Valmont s'amuse à évoquer avec une ironie mordante son mode de vie, souhaitant même l'imprimer au monde : [ ] et de finir par donner, avec vous, un exemple de constance au monde Quel cynisme de la part du personnage qui n'a pour unique constance finalement que celle du changement, du mouvement, passant de lit en lit, de femme en femme Cette lettre, la première de Valmont, met donc à jour deux des caractéristiques principales du personnage : nous sommes en présence d'un conquérant qui se trouve être un double libertin puisque ses mœurs et sa pensée sont totalement licencieuses. [...]
[...] - Cette missive donne à voir les liens qui unissent les deux personnages : Valmont et la Marquise semblent avoir été amants : je regrette de ne plus être votre esclave je ne me rappelle jamais sans plaisir le temps où vous m'honoriez de noms plus doux Un rappel d'un passé commun qui n'est pas anodin. - S'il ne souhaite pas renouer avec la Marquise d'un point de vue charnel, Valmont tente tout de même de se soustraire aux ordres de son amie en prenant garde de la placer comme alliée libertine. Le personnage entreprend donc une approche qui mêle basses flatteries et attaques sournoises. L'ironie est donc de mise et continuellement sollicitée. [...]
[...] Le personnage apparaît tout à coup comme un être plus complexe qu'il n'y paraît et sa passion forte comme la promesse de rebondissements. Le lecteur n'aura pas à suivre les tribulations d'un vulgaire épigone de Dom Juan. Sous le masque du libertin semble presque se cacher un poète lyrique : j'y pense le jour, et j'y rêve la nuit Jouant avec le visible et l'invisible, la lettre IV offre de nombreux intérêts et des perspectives de lecture qui ne seront pas source de déception. [...]
[...] - La progression de la lettre est remarquable: la flatterie s'intensifie. La gradation très belle Marquise ma belle amie très belle amie souligne ce point. La distance entre les deux personnages s'efface : la Marquise devenant une amie puis une très belle amie - La périphrase Dépositaire de tous les secrets de mon cœur qui désigne la Marquise prête véritablement à sourire tant l'impertinence, l'ironie et la flatterie de Valmont éclatent. Les coups bas qui se succèderont dans la missive mettent en évidence le peu de foi et de crédit qu'il faut donner à Valmont et soulignent ses approches félines: caresses d'abord, comme nous venons de le voir, puis coups de griffes : J'ai [ ] un sentiment de reconnaissance pour les femmes faciles, qui m'amène naturellement à vos pieds - On a finalement le sentiment d'une relation étrange entre les deux personnages ; relation quelque peu perverse pourrait-on dire comme tendent à le prouver les nombreuses et paradoxales alliances de mots apparaissant sous la plume de Valmont: ordres/charmants chérir/le despotisme regrette/esclave La conquête d'une dévote - Cette lettre est surtout pour Valmont l'occasion d'afficher ses intentions et d'exposer les desseins qu'il forme en la personne de la présidente de Tourvelle. [...]
[...] C'est un esprit fort qui ne se soucie pas et ne s'encombre pas de ce type de croyances. Son discours empli d'un vocabulaire sacré est nouveau : ce langage vous étonne [ ] mais depuis huit jours, je n'en entends, je n'en parle pas d'autre C'est une des armes choisies par le personnage pour s'approcher et amadouer Madame de Tourvelle. - Valmont endosse donc le déguisement du parfait dévot pour mieux saisir sa proie, pour mieux fréquenter celle connue pour sa dévotion ses principes austères et qui va à la messe chaque jour rendant quelques visites aux pauvres du canton , effectuant les prières du matin et du soir ou qui mène de pieux entretiens - Valmont se mue en un nouveau Tartuffe feignant l'amour religieux pour mieux conquérir sa belle. [...]
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