Véritable valse entre amour, vengeance, et trahison, Les Liaisons Dangereuses, roman épistolaire, semblent néanmoins avoir un contenu théâtral. On peut alors se demander dans quels aspects de l'oeuvre cette théâtralité se ressent-elle. Pour répondre à cela, nous verrons tout d'abord qu'il y a un schéma théâtral puis que l'on retrouve dans ce roman les trois grands registres théâtraux, à savoir la tragédie, le drame (au sens étymologique, c'est-à-dire, l'action) et la comédie (...)
[...] Véritable valse entre amour, vengeance, et trahison, Les liaisons dangereuses, roman épistolaire, semblent néanmoins avoir un contenu théâtral. On peut alors se demander en quels aspects de l'œuvre cette théâtralité se ressent-elle. Pour répondre à cela, nous verrons tout d'abord qu'il y a un schéma théâtral puis que l'on retrouve dans ce roman les trois grands registres théâtraux, à savoir la tragédie, le drame (au sens étymologique, c'est-à-dire, l'action) et la comédie. Ce roman de Laclos suit le schéma théâtral type. En effet, tout d'abord il y a un metteur en scène, en l'occurrence Madame de Merteuil. [...]
[...] Les acteurs sont ici tous les destinataires des lettres de Madame de Merteuil, c'est-à- dire ses victimes, dont Valmont fait partie. Il est, en quelque sorte, le protagoniste de son œuvre, car il connaît les intentions du metteur en scène avant les autres, ainsi que ses expériences, dont il fait parfois parti (par exemple, séduire et ''dévergonder'' la jeune Cécile). Tous ces acteurs jouent sur les planches du plus grand de tous les théâtres: la vie (car la vie n'est-elle pas un théâtre Malheureusement pour Merteuil, elle sera dépossédée de son titre de metteur en scène pour acquérir celui de victime, c'est-à-dire d'actrice, par le Vicomte de Valmont qui, avant de mourir, donne toutes leurs correspondances au jeune Danceny. [...]
[...] Ici, les deux héros meurent, l'un dans un duel, l'autre par le ridicule qui, pour les libertins, est presque plus cruel que la mort-même. On pourrait comparer le personnage de Merteuil à celui de Phèdre, qui sont deux femmes douées d'une maîtrise de soi quasi-inébranlable, et amoureuses de leurs fils illégitimes, c'est-à- dire Hippolyte pour Phèdre (fils de Thésée son époux), et Valmont pour Merteuil (c'est son élève, tel les jeunes gens adoptés durant l'Antiquité afin d'être instruits). De plus, il y a un vrai jeu de masques, où il faut savoir discerner le vrai du faux, tels les deux jeunes gens qui échangent leurs places avec leurs domestiques dans le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux. [...]
[...] Enfin, il y a une omniprésence du combat (notamment entre Merteuil et Valmont) et de l'amour, comme dans beaucoup de drames comme le Cid de Corneille où le jeune homme part se battre contre les Maures durant une année pour conquérir sa Bien-aimée (comme Valmont part au combat amoureux pour redevenir l'amant de Merteuil). Il y a donc une véritable théâtralité dans l'œuvre de Laclos qui est amenée par Merteuil, qui s'improvise à la fois metteur en scène, et actrice (longue tirade de la lettre LXXXI). Mais il y a aussi et surtout des références constantes aux canevas de la tragédie et de la comédie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture