La ponctuation révèle l'agitation intérieure de la prétendue auteur, qui use et abuse des points d'exclamation et d'interrogation. Les phrases sont brèves, s'enchaînent rapidement, ce qui accentue l'impression d'énumération et d'accumulation. Elle s'exclame vivement "hélas !", "Ah !". Sa lettre est une longue plainte et l'exposé de sa confusion. Elle avoue des émotions qui la submergent (...)
[...] Adieu, il me semble que je vous parle trop souvent de l'état insupportable où je suis : cependant je vous remercie dans le fond de mon coeur du désespoir que vous me causez, et je déteste la tranquillité, où j'ai vécu, avant que je vous connusse. Adieu, ma Passion augmente à chaque moment. Ah ! que j'ai de choses à vous dire ! Analyse : Des sentiments exacerbés par une passion dévorante La ponctuation révèle l'agitation intérieure de la prétendue auteur, qui use et abuse des points d'exclamation et d'interrogation. Les phrases sont brèves, s'enchaînent rapidement, ce qui accentue l'impression d'énumération et d'accumulation. Elle s'exclame vivement hélas ! [...]
[...] Elle utilise chaque argument à sa disposition (l'aveu, le reproche, le remords, la menace, le cri) pour tenter de retrouver l'amant qui l'a abandonnée. Il s'agit pour elle de faire revenir l'absent. Conclusion : On peut maintenant s'interroger sur l'auteur réel du roman : qu'a-t-il voulu dire à ses contemporains ? Il a visiblement voulu outrepasser plusieurs tabous : en se faisant passer pour une femme, religieuse de surcroît, qui vit une passion donc illégale et malheureuse. [...]
[...] Elle ne s'arrête plus de dérouler ses sentiments : elle écrit cinq fois adieu mais ne termine jamais. Plus d'une dizaine de points d'interrogation traduisent autant de questions à son destinataire, mais aussi à elle-même. Elle l'interpelle, lui enjoint de l'informer de la nature de ses sentiments pour elle. La syntaxe est tout aussi révélatrice : il y a une abondance de phrases coordonnées ou subordonnées. La lettre est peu construite et encore moins raisonnée, il s'agit plutôt d'une accumulation spontanée de constats, de questions, d'interrogations, de prières, de reproches. [...]
[...] Si je vous aimais autant que je vous l'ai dit mille fois, ne serais-je pas morte, il y a longtemps ? Je vous ai trompé, c'est à vous de vous plaindre de moi : Hélas ! pourquoi ne vous en plaignez-vous pas ? Je vous ai vu partir, je ne puis espérer de vous voir jamais de retour, et je respire cependant : je vous ai trahi, je vous en demande pardon : mais ne me l'accordez pas ? Traitez-moi sévèrement ? Ne trouvez point que mes sentiments soient assez violents ? [...]
[...] Puis la lettre évoque la jalousie que la religieuse ressent, car cet homme est lointain et accessible aux autres femmes. Elle cherche ensuite à le faire réagir en l'interpellant directement, elle l'accuse de trahison, et le menace de se donner la mort. L'expression des sentiments amoureux se fait de plus en plus oppressante pour leur destinataire, qui est même soumis au chantage. IV) Les fonctions de la lettre La religieuse l'utilise pour affirmer et extérioriser la passion qui la ronge. [...]
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