Commentaire composé sur un extrait des Lettres philosophiques de Voltaire. La lettre XIII est consacrée au philosophe anglais John Locke et appartient à une série de lettres sur les sciences où Voltaire entreprend un véritable travail de vulgarisation.
[...] Par ailleurs, La figure de style dominant de la lettre est l'hyperbole. Nous remarquons de nombreuses occurrences du superlatif associé à l'accumulation, comme en témoigne à la ligne 3 excellent stupide (Ligne 15). Voltaire met l'accent sur l'esprit rigoureux et méthodique de Locke, sa méthode progressive, la prudence de ses théories, avec une abondance d'adjectifs mélioratifs et de structures binaires il ose quelquefois parler affirmativement, mais il ose aussi douter (ligne [ ] au lieu de définir tout d'un coup ce que nous ne connaissons pas, il examine par degrés ce que nous voulons connaître (ligne 5). [...]
[...] Les pronoms personnels de la première personne du singulier sont ainsi fréquents comme dans je me sens pas plus disposé [ Pour moi comme ceux de la troisième personne du singulier il s'aide il ose Les adjectifs possessifs jouent le même rôle, par exemple avec l'expression son propre témoignage sa pensée Enfin les marques du jugement du locuteur apparaissent clairement : Voltaire exprime par des modalisateurs Personne ne me fera jamais croire ce que je pense toujours ce qu'il pense de son sujet. II Une lettre subversive (qui est contraire aux règles dogmatique de l'époque) et polémique, qui met en scène deux points de vues identiques. Condamne la métaphysique Voltaire évoque ici les traits essentiels de la philosophie de Locke. [...]
[...] Le philosophe anglais remarque de plus une inadaptation du mot de la pensée et regrette que trop de controverses aient eu en fait pour origine un usage mal assurées de certains mots. Le langage est un outil de connaissances insuffisant [ . ] Les langues que les hommes parlent sont imparfaites, et quel abus nous faisons des termes à tous moments (ligne 24 - 25). Pour rendre sa dénonciation plus virulente, Voltaire s'implique dans le texte et implique Locke. C'est la situation d'énonciation qui permet d'en rendre compte. [...]
[...] En effet, le philosophe anglais condamne la métaphysique : c'est penser en dehors des capacités de la raison humaine. Le philosophe français insiste particulièrement sur la possibilité que la matière puisse penser sans pour cela faire intervenir la notion d'âme. Locke s'oppose à la distinction matière/pensée ou corps/âme, héritée de l'Antiquité et redéfinie par Descartes (1596 1950). Pour Descartes, l'homme est machine (matière) et esprit (âme éternel) : la pensée étant selon lui une manifestation de l'âme ou de l'esprit, indépendante donc de la matière, il faut que les idées et les principes de la vie intellectuelle soient un don de Dieu à la naissance : on parle d'idées innées. [...]
[...] Avant de présenter l'essentiel de la philosophie de Locke, Voltaire critique les raisonneurs qui se sont intéressés à la nature de l'âme. Il s'attarde plus longuement sur Descartes, dont il tourne en dérision sur la notion d'idée innée l'âme arrive dans le corps [ ] remplie enfin de belles connaissances, qu'elle oublie malheureusement en sortant du ventre de sa mère C'est ce que Voltaire appelle le roman de l'âme, dont il fait référence à la ligne signifiant que toutes les démarches et théories concernant l'âme humain relèvent davantage de l'imagination que de la vérité et de la raison. [...]
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