Avec la lettre XXIV les Persans découvrent la France et présentent au lecteur français un tableau bien surprenant de Paris. Cette lettre fictive a toutes les caractéristiques d'une lettre réelle. Elle narre dans un certain désordre les émerveillements successifs de Rica. Paris est d'abord dépeint avec ses édifices et les embarras de la circulation. Puis les institutions sont passées en revue : on s'intéresse particulièrement au roi et au pape. La stratégie de Montesquieu est fermement mise en place : l'étonnement permet d'exposer une vision anticonformiste qui, par la référence à l'Orient, permet de moins impliquer le narrateur. Ce sont les Persans qui émettent une critique très sévère atténuée par la fantaisie (...)
[...] Ne crois pas que je puisse, quant à présent, te parler à fond des mœurs et des coutumes européennes: je n'en ai moi-même qu'une légère idée, et je n'ai eu à peine que le temps de m'étonner. Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. [...]
[...] On a d'abord dans la forme de la lettre le nom de l'expéditeur et celui du destinataire : Rica à Ibben On a ensuite l'indication du lieu où se trouve le correspondant : A Smyrne On trouve enfin, à la fin de chaque lettre, l'indication du lieu où a été écrite la lettre et la date dans le calendrier persan : Le 4 de la lune de Rebiab Ainsi, ce qui est la caractéristique du genre épistolaire est constamment noté pour rappeler qu'il s'agit bien de lettres, qu'elles sont écrites par des Persans et que ce sont de vrais Persans : donc ce sont de vraies »lettres. Ce souci d'authenticité révèle la volonté de Montesquieu de garder toutes les apparences d'une fausse réalité. Précisons que dans la préface, Montesquieu se présente uniquement comme un intermédiaire. Montesquieu, pour rester cohérent, doit rappeler constamment ces subterfuges. B. [...]
[...] Montesquieu reviendra sur ces questions dans l'Esprit des Lois et il consacre les Lettres 132 et 138 aux spéculations financières et au déséquilibre moral créé par le système de Law. Montesquieu dénonce les vices d'un pouvoir fondé sur l'exploitation des sujets par la vénalité des charges et sur de frauduleuses manipulations financières. Après l'évocation d'un roi qui paraît détenir un secret pour s'enrichir, Montesquieu révèle qu'il s'agit d'exploiter la vanité de ses sujets qui se transforment en mine d'or inépuisable en leur vendant des titres d'honneur. [...]
[...] Ce magicien s'appelle le pape: tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'un; que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce. Commentaire composé. Introduction. Avec la lettre XXIV les Persans découvrent la France et présentent au lecteur français un tableau bien surprenant de Paris. Cette lettre fictive a toutes les caractéristiques d'une lettre réelle. Elle narre dans un certain désordre les émerveillements successifs de Rica. [...]
[...] Commentaire composé. Montesquieu, Lettres persanes. LETTRE XXIV. Sommaire Lettre I. Introduction. II. Les manifestations de l'étonnement. III A. Les mœurs parisiennes. B. Les personnages du roi et du pape. La référence orientale Une situation d'énonciation conforme au schéma épistolaire A. [...]
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