Dans la Lettre LXXIV adressée à Rica, c'est Usbek, le Persan sociologue, qui écrit pour rapporter une scène dans laquelle il rend visite à un grand seigneur. Par la plume d'Usbek, c'est alors l'occasion pour Montesquieu de critiquer les abus de pouvoir des nobles, mais aussi de défendre un idéal social et politique (...)
[...] Pour Usbek, ce sont les qualités morales qui font la noblesse : c'est la primauté de l'être sur le paraître. Le Persan : une allégorie du philosophe des Lumières Ce préambule sert ainsi à annoncer les qualités du Persan. Il représente un idéal politique et social. Condamnant le noble, il représente déjà un idéal social. Le Persan est l'allégorie du philosophe des Lumières : - il cherche à découvrir l'origine des choses, posant une question emblématique du philosophe : Que veut dire cela, Monsieur ? (ligne - il veut comprendre : j'entends ! [...]
[...] Mais lorsqu'il fallait soutenir la majesté du prince dans les cérémonies publiques ; lorsqu'il fallait faire respecter la nation aux étrangers ; lorsque, enfin, dans les occasions périlleuses, il fallait animer les soldats, nous remontions cent fois plus haut que nous étions descendus : nous ramenions la fierté sur notre visage, et l'on trouvait quelquefois que nous représentions assez bien. De Paris, le 10 de la lune de Saphar Montesquieu, Lettres persanes, Lettre LXXIV. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Montesquieu (1689-1755) est un moraliste et philosophe français du XVIIIe siècle. Caractérisé par une ouverture d'esprit et une faculté d'adaptation peu commune, les philosophes du XVIIIe siècle reconnaîtront en lui leur précurseur. [...]
[...] Paradoxalement, les deux ouvrages assurant le renom de leur auteur sont l'un et l'autre anonymes : Les Lettres persanes en 1721 et L'Esprit des Lois en 1748. Reste que ces deux œuvres d'un homme qui a pour parrain un mendiant, parce que son père veut qu'il se souvienne toujours que les pauvres sont ses frères, et qui est reçu conseiller au Parlement de Bordeaux le 24 février 1714, changent fondamentalement le regard que le siècle porte sur lui-même, sur son temps et sa civilisation. [...]
[...] Il utilise pour cela : - le comique .le comique de contraste Toute la grandeur du noble est mise en présence de la grossièreté des gestes habituels de la vie courante qu'il effectue : il se moucha, il cracha (ligne 9). Montesquieu joue avec l'art du contraste entre un petit homme et l'adjectif suivant fier (ligne : il oppose la taille et la grandeur sociale de l'individu . le comique de burlesque Comme cela vient d'être évoqué, il relève de l'image qui associe le contexte social respectable du noble avec des actes simples mais vulgaires de la vie. [...]
[...] C'est d'abord un mépris physique (il se moucha, il cracha) avant de devenir un mépris moral lorsqu'il accorde plus d'importance à ses chiens qu'aux hommes. La constatation du défaut par le regard d'Usbek Lorsque le Persan assiste à ce tableau, il manifeste un comportement qui participe également à la satire de la noblesse. C'est d'abord une réaction de stupéfaction, avec le verbe admirer (que nous avons déjà abordé) mais aussi l'exclamation qui suit : Ah ! bon Dieu ! . si, lorsque j'étais à la cour de Perse, je représentais ainsi, je représentais un grand sot ! [...]
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