Usbek et Rica sont deux persans qui visitent la France de 1712 à 1720 et qui échangent des lettres avec leurs amis restés dans leur pays. Usbek, au moment où il écrit cette lettre à Ibben, visite la France depuis 6 mois. Il s'intéresse alors au Roi de France, la réflexion politique étant au coeur de la contestation du XVIIème siècle. A cette époque-là, le prestige et la puissance de Louis XIV s'affaiblissent et la fin de son règne est marquée par l'absolutisme. Cette lettre fut rédigée en 1713, autrement dit à la fin de son règne (...)
[...] Cette lettre fut rédigée en 1713, autrement dit à la fin de son règne. Il a alors 75 ans et 70 années de règne au compteur, mais l'ouvrage de Montesquieu a été entièrement écrit après la mort du roi. Montesquieu espère encore dans la régence et souhaite donc une réforme politique à cette époque là, c'est pourquoi il critique la politique dans ce texte, qui est un roman épistolaire apportant une petite couleur orientale, ainsi qu'un regard neuf et naïf sur le roi de France et son pays. [...]
[...] Il n'est, je crois, jamais arrivé qu'à lui d'être, en même temps, comblé de plus de richesse qu'un prince n'en saurait espérer, et accablé d'une pauvreté qu'un particulier ne pourrait soutenir. Il aime à gratifier ceux qui le servent; mais il paye aussi libéralement les assiduités ou plutôt l'oisiveté de ses courtisans, que les campagnes laborieuses de ses capitaines. Souvent il préfère un homme qui le déshabille, ou qui lui donne la serviette lorsqu'il se met à table, à un autre qui lui prend des villes ou lui gagne des batailles. [...]
[...] Ces contradictions sont difficilement explicables d'après Uzbek : qu'il m'est impossible de résoudre mais il s'agit en réalité d'une fausse naïveté car la vraie cause est, on le devine bien, la vieillesse du roi Autres critiques à l'encontre du roi Outre sa vieillesse et son incohérence, le roi est également critiqué dans cette lettre pour : - Son caractère dépensier : comblé de plus de richesse qu'un prince n'en saurait espérer, et accablé d'une pauvreté qu'un particulier ne pourrait soutenir. - Son caractère belliqueux : il aime les trophées et les victoires - Son goût du protocole et l'importance de son bien-être personnel, son égoïsme : Il aime à gratifier ceux qui le servent; mais il paye aussi libéralement les assiduités ou plutôt l'oisiveté de ses courtisans, que les campagnes laborieuses de ses capitaines. [...]
[...] Enfin, il rend le texte plus vivant, on vit la situation en direct Les sous-entendus Cette lettre comporte de nombreux sous-entendus : Uzbek utilise l'ironie pour amuser le lecteur : talent de se faire obéir ainsi qu'un comparatif de supériorité pour faire sourire et montrer la futilité du roi Louis XIV : il y a plus de statues dans les jardins de son palais que de citoyens dans une grande ville Par ailleurs, il fait comprendre de manière habile que l'on se trouve sous un régime autocratique et despotique à cette époque : On lui a souvent entendu dire que, de tous les gouvernements du Monde, celui des Turcs ou celui de notre auguste sultan lui plairait le mieux, tant il fait cas de la politique orientale. Il compare enfin, toujours ironiquement, le roi Louis XIV à l'homme le plus puissant au monde : le prince de Perse, afin de souligner le fait que le roi français ne lui arrive pas à la cheville. Conclusion : Montesquieu critique donc le roi dans ses lettres persanes et en dresse un portrait blâme à travers le genre épistolaire. [...]
[...] Cette correspondance lui permet aussi d'esquiver la censure de l'époque. Plus que le roi, c'est cependant tout le pouvoir politique français qui est ici critiqué. Enfin, grâce à une habile rhétorique, il persuade le lecteur que le pouvoir royal est un régime despotique. [...]
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