Dès 1717, Montesquieu, magistrat sans vocation réelle, cherche à communiquer ses idées sur la politique et la société par un ouvrage qui puisse avoir un grand retentissement sans pour autant utiliser une forme aride ou ennuyeuse (...)
[...] En 1721, il fait paraître un écrit anonyme, publié à Amsterdam : les Lettres persanes qui exposent des Orientaux imaginaires qui mettent en pratique un regard qui préfigure ce que sera celui de la sociologie. L'impertinence du texte choque quelques intellectuels. Cependant, le succès est tel que Montesquieu doit accepter plus ou moins officiellement d'en reconnaître la paternité, en dépit de ses déclarations dans la courte introduction : C'est à condition que je ne serai pas connu ; car, si l'on vient à savoir mon nom, dès ce moment, je me tais. [...]
[...] La lettre XIII, La guerre des Troglodytes, expose les préparatifs du conflit des Troglodytes avec les peuples voisins ainsi que la guerre elle-même. Les causes du conflit : lignes 1 à 38 Une parenthèse permettra de rappeler qu'à l'origine, la société des troglodytes était une société rurale fondée sur la collectivité patriarcale, l'amour du prochain et la générosité, une forme d'âge d'or : les hommes n'avaient qu'à suivre les conseils que leur dicte la nature pour vivre dans la paix et dans l'harmonie, dans une forme d'émulation vers le bien. [...]
[...] D'Erzeron, le 9 de la lune de Gemmadi Montesquieu, Lettres persanes, Lettre XIII, La guerre des Troglodytes ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Montesquieu (1689-1755) est un moraliste et philosophe français du XVIIIe siècle. Caractérisé par une ouverture d'esprit et une faculté d'adaptation peu commune, les philosophes du XVIIIe siècle reconnaîtront en lui leur précurseur. Ses idées lui font défendre la conquête de la raison et de l'esprit de tolérance et, en politique, la séparation des pouvoirs. Paradoxalement, les deux ouvrages assurant le renom de leur auteur sont l'un et l'autre anonymes : Les Lettres persanes en 1721 et L'Esprit des Lois en 1748. [...]
[...] T E X T E USBEK AU MÊME Je ne saurais assez te parler de la vertu des Troglodytes. Un d'eux disait un jour : Mon père doit demain labourer son champ ; je me lèverai deux heures avant lui, et, quand il ira à son champ, il le trouvera tout labouré. Un autre disait en lui-même : Il me semble que ma sœur a du goût pour un 5 jeune Troglodyte de nos parents ; il faut que je parle à mon père, et que je le détermine à faire ce mariage. [...]
[...] Montesquieu ne transcrit que très peu l'attitude de ces autres peuples, tant ils sont dominés par les Troglodytes. La conclusion (lignes 46 à 48) met également en valeur cette veulerie : ces peuples lâches (ligne n'eurent pas honte de fuir (ligne cédèrent à la vertu des Troglodytes (lignes 47-48). En même temps, elle nous rappelle que le courage naît de la vertu et non du vol, puisqu'ils fuient car ils ne cherchaient que le butin. Conclusion Cet épisode de la guerre des Troglodytes nous renvoie au récit des guerres picrocholines de Rabelais. [...]
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