La lettre XXX, où « Comment peut-on être persan ? » est la formule emblématique de l'oeuvre, avec l'engouement oriental de l'époque, expose un Persan qui ne pouvait que retenir l'attention. Nous retrouvons ici les traits caractéristiques du style que Montesquieu prête à Rica : des narrations brèves, des phrases courtes donnant une impression de rapidité et d'accumulation presque comique (...)
[...] La lettre XXX, où Comment peut-on être persan ? est la formule emblématique de l'œuvre, avec l'engouement oriental de l'époque, expose un Persan qui ne pouvait que retenir l'attention. Nous retrouvons ici les traits caractéristiques du style que Montesquieu prête à Rica : des narrations brèves, des phrases courtes donnant une impression de rapidité et d'accumulation presque comique. Être persan, c'est s'affirmer autre physiquement sous la superficialité des regards qui s'arrêtent au paraître. À travers le genre épistolaire et le thème du regard, la problématique qui sous-tend cette lettre, parfaitement mise en valeur par la formule emblématique ci-dessus évoquée, est la différence dans le jeu social de l'être et du paraître. [...]
[...] Son implication traduit parfaitement l'importance de l'anecdote personnelle. L'art du conteur Comme c'est souvent le cas avec les lettres du jeune Rica, on trouve dans le récit un certain humour. Cet humour se manifeste parfois par de l'autodérision : lignes 12-13, je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; lignes 13-14, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville ; ligne pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable , faisant la preuve que cette célébrité ne le rend ni fier ni orgueilleux. [...]
[...] En 1721, il fait paraître un écrit anonyme, publié à Amsterdam : les Lettres persanes qui exposent des Orientaux imaginaires qui mettent en pratique un regard qui préfigure ce que sera celui de la sociologie. L'impertinence du texte choque quelques intellectuels. Cependant, le succès est tel que Montesquieu doit accepter plus ou moins officiellement d'en reconnaître la paternité, en dépit de ses déclarations dans la courte introduction : C'est à condition que je ne serai pas connu ; car, si l'on vient à savoir mon nom, dès ce moment, je me tais. Lors de leur réédition en 1754, il avoue officiellement la paternité de l'œuvre. [...]
[...] je trouvais 10 de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées : tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu. Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et, quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point 15 connu. [...]
[...] La formule finale (elle fait écho à celle du vers 9 : Il faut bien avouer qu'il a l'air bien persan), emblématique de l'œuvre, apparaît alors : Comment peut-on être Persan ? et amène le lecteur à s'en poser une autre : Comment peut-on être Français ? laissant entendre la relativité du jugement que Montaigne avait déjà préparé dans ses Essais et que Montesquieu confirme là. III- Un texte didactique Cette anecdote incite le lecteur à réfléchir et le laisse tirer ses conclusions. Une critique des Parisiens C'est avant tout une critique des comportements irréfléchis et surtout du jeu social de l'être et du paraître. [...]
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