Commentaire rédigé relatif à une lettre de Voltaire envoyée à Fréderic de Prusse : "Souffrez que je vous dise [...] les hommes qui pensent viendront entourer votre trône".
[...] C'est encore le vrai rêve de l'alliance des philosophes et des souverains. Conclusion Cette première lettre de Voltaire à Fréderic de Prusse est un texte doublement parlant en ce qui nous renseigne sur la personnalité de son auteur, dans ce quelle présente à la fois du plus superficiel (le courtisan flatteur) et de plus profond : l'idéalisme impénitent d'un philosophe prés à juger des hommes à partir des préjugés favorables véhiculés par son siècle, avant que l'amère de son expérience ne vienne en tempérer la naïveté. [...]
[...] Pourquoi si peu de rois recherchent-ils cet avantage? Vous le sentez, monseigneur : c'est que presque tous songent plus à la royauté qu'à l'humanité; vous faites précisément le contraire. Soyez sûr que, si un jour le tumulte des affaires et la méchanceté des hommes n'altèrent point un si divin caractère, vous serez adoré de vos peuples et chéri du monde entier. Les philosophes dignes de ce nom voleront dans vos États, et, comme les artisans célèbres viennent en foule dans le pays où leur art est plus favorisé, les hommes qui pensent viendront entourer votre trône. [...]
[...] L'expression classique campe Fréderic dans l'éternité. Voltaire crée en effet un mythe vivant de Fréderic de Prusse, le comparant à la fin du texte au grand empereur et au grand monarque que furent Auguste et Louis XVI par leurs rôles de mécène auprès des artistes. C. Les multiples visages de Voltaire L'écrivain adopte ici plusieurs visages pour les différents rôles qu'il se donne auprès de Fréderic, tout d'abord le courtisan flatteur : nous avons détaillé le style ampoulé les courbettes, les flatteries (exemple : ligne 9 : vous faite précisément le contraire ligne 11 : un si divin caractère mais aux lignes 10 à 12, on remarque une restriction à ses flatteries avec une subordonné de condition : ligne 10 une hypothèse est introduite par si : sur un jour de tumulte des affaires et la méchanceté des homme n'altère point un si divin caractère qui vient mettre un bémol au concert de louanges. [...]
[...] Le ton de la lettre se rapproche beaucoup de l'art de la conversation, Souffrez que je vous dise (ligne il aurait pu dire non . que je vous écrive mais c'est surtout les soucis de plaire et de flatter qui domine au dépend du naturel. B. L'expression fleurie du courtisan flatteur Voltaire manie l'hyperbole avec insistance : il n'y a point d'homme sur la terre (ligne adoré de vos peuples et chéri du monde entier (lignes 11-12). Un si divin caractère (ligne 11). [...]
[...] Le portrait d'un despote éclairé C'est en effet un portrait de despote éclairé que nous propose Voltaire dans cette lettre. Ce portrait tient à la fois du constat et du sujet. A. Un roi philosophe Le despote éclairé dont Fréderic est voué à réaliser idéalement, le prince apparaît tout d'abord comme un prince instruit. On cite à l'appui la ligne 2 : cultivé et instruit Ces connaissances sont de deux ordres : théorique : lignes 2-3 : la saine philosophie ligne 5 aimer le vrai Le beau roi sera donc un roi philosophe. [...]
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