Pour un lecteur contemporain, les Lettres persanes peuvent être lues comme un roman exotique et épistolaire du XVIIIe siècle, pourtant quand le roman paraît en 1721, à Genève, Montesquieu choisit de prendre un pseudonyme, ce qui au premier abord ne serait qu'un roman en vogue pour l'époque cacherait donc en réalité autre chose, sinon pourquoi cette précaution ? (...)
[...] Le Persan ne serait-il pas en réalité la figure du philosophe qui à travers ses réflexions sur les us et coutumes des peuples, s'interroge sur leur fonctionnement et veut apporter ses lumières. Rica avoue ensuite, avec le recours à l'interrogation rhétorique, que le but profond de sa lettre n'est pas de décrire la mode française à proprement parler Que me servirait . l'utilisation du conditionnel soulignant bien qu'il se place dans l'irréel et soulignant d'autant plus que le propos n'a pas lieu d'être parce que devrait changer aussi rapidement que le goût en matière de mode. [...]
[...] Rica va plus loin dans sa description absurde des personnages de cour en évoquant leurs coiffures. L'utilisation de l'adverbe temporel quelquefois implique que Rica va évoquer un fait anecdotique mais le contraste entre la tournure de la phrase qui met en valeur un vocabulaire recherché insensiblement entraîne une personnification de la coiffure, révolution se rattache au vocabulaire scientifique) et s'achève sur la locution adverbiale tout à coup c'est ce qui fait naître la tonalité ironique et satirique du propos, dénonçant la vacuité des mœurs de la cour. [...]
[...] Une lettre comme la lettre 99 dont il est question ici dans son intégralité, nous révèle en partie pourquoi Montesquieu a voulu dissimuler tout ou partie de son identité, il ne voulait pas risquer de s'attirer les foudres de la censure parce qu'à travers la découverte de la société française et plus particulièrement de la cour parisienne, ses persans, tout en décrivant les mœurs d'une société qu'ils découvrent, dénoncent les vices de son siècle Source du texte : http://fr.wikisource.org En effet, le texte proposé ici est une satire de la société de cour qui semble aussi futile que la mode qu'elle défend pour l'abandonner aussitôt. Le texte prend rapidement la forme d'un texte explicatif à la visée argumentative. C'est ce que nous tâcherons de démontrer par cette lecture analytique du texte. Il s'agit d'abord pour Rica d'introduire quel va être le sujet de sa lettre (paragraphe 1 et ensuite d'illustrer son propos par un exemple concret (paragraphe 3 et pour enfin conclure ce qui va se révéler comme une satire des mœurs de la cour. [...]
[...] L'illustration du propos de la lettre a ici une visée clairement dénonciatrice et satirique, Montesquieu, derrière son personnage fait une satire acerbe d'une société de cour où seul le paraître compte, à l'exemple des moralistes comme La Bruyère, Montesquieu joue sur un détail pour caricaturer à l'extrême un vice et le condamner avec plus de virulence. IV. Troisième mouvement La fin de la lettre prend la forme d'une conclusion à travers l'expression il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes on se rapproche aussi de la tournure des maximes émises par les moralistes ou les fabuliste du XVIIe siècle. [...]
[...] Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes: les Français changent de mœurs selon l'âge de leur roi. Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s'il l'avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour, la Cour à la Ville, la Ville, aux provinces. L'âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres. De Paris, le 8 de la lune de Saphar 17171. [...]
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