Dès 1717, Montesquieu, magistrat sans vocation réelle, cherche à communiquer ses idées sur la politique et la société par un ouvrage qui puisse avoir un grand retentissement sans pour autant utiliser une forme aride ou ennuyeuse. Ce sera le roman par lettres, roman épistolaire, dont il est fier de s'affirmer le précurseur. En 1721, il fait paraître un écrit anonyme, publié à Amsterdam : les Lettres persanes qui exposent des Orientaux imaginaires qui mettent en pratique un regard qui préfigure ce que sera celui de la sociologie (...)
[...] D'ailleurs je ne vois pas que la police, la justice et l'équité soient mieux observées en Turquie, en Perse, chez le Mogol, que dans les républiques de Hollande, de Venise, et dans l'Angleterre même ; je ne vois pas qu'on y commette moins de crimes et que les hommes, intimidés par la grandeur des châtiments, y soient plus soumis aux lois. Je remarque, au contraire, une source d'injustice et de vexations au milieu de ces mêmes états. Je trouve même le prince, qui est la loi même, moins maître que partout 30 ailleurs. [...]
[...] J'ai souvent recherché quel était le gouvernement le plus conforme à la 5 raison. Il m'a semblé que le plus parfait est celui qui va à son but à moins de frais ; de sorte que celui qui conduit les hommes de la manière qui convient le plus à leur inclination est le plus parfait. Si, dans un gouvernement doux, le peuple est aussi soumis que dans un gouvernement sévère, le premier est préférable, puisqu'il est plus conforme à la raison et que la sévérité est un motif étranger. [...]
[...] Les parallélismes et les oppositions sont étroitement liés, ce qui contribue à créer un paradoxe puisque un terme est étroitement lié à son contraire ou à un terme de sens différent. - Le paradoxe Il repose essentiellement sur le fait que plus un état est autoritaire moins sa société est sure. Au fur et à mesure du texte, Usbek centre son raisonnement sur les états que l'on a coutume d'appeler, de nos jours, totalitaires. C'est ce qu'illustre son propos des lignes 22 à 26 : D'ailleurs . [...]
[...] Cependant, l'évocation et la caractérisation des tyrannies orientales sont liées puisqu'elles permettent de définir ce type de régime. De plus, Montesquieu évoque ces dictatures par l'expression ces états (lignes 28 et terme péjoratif qui traduit un intérêt pour le type de régime politique en place. Enfin, Usbek compare les peines infligées dans une république à celles infligées dans les pays orientaux, l'opposition étant accentuée par la mise en relation d'une légère amende (ligne 17) avec la perte d'un bras (ligne 18). [...]
[...] Il établit ici un constat de différence entre les États républicains et les Tyrannies, et notamment les différences de comportement caractérisées par un paradoxe entre l'autoritarisme d'un État et sa stabilité. Enfin, il évoque les Tyrannies et met en garde le lecteur des dangers inhérents à celles-ci. [...]
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