A travers ce recueil, Du Bellay voulait montrer que le sonnet ne servait pas seulement à exprimer le sentiment amoureux. Il lui ouvrait de nouveaux horizons, tels que l'expression de la satire, la beauté et la gloire du passé ou encore la nostalgie pour son pays.
Dans ce poème, nous verrons comment l'auteur exprime une souffrance exacerbée due à la nostalgie d'un pays qui l'inspire, et de quelle manière il parvient à en faire un véritable symbole, apportant ainsi une dimension nouvelle au sonnet (...)
[...] ou encore m'as advoué (v. mais on remarque également la présence du présent de l'indicatif, avec par exemple je remplis (v. ou encore je sens (v. 10) qui lui, est employé pour rendre le poème plus vivant. Notons également une opposition passé/présent au niveau des adverbes employés : en effet, Du Bellay utilise les adverbes long temps (v. ou encore quelquefois (v. pour évoquer le temps passé, qui lui est révolu, alors qu'il emploie ores (v. ou encore maintenant (v. [...]
[...] Du Bellay est refroidi par cette absence, il ne se sent plus protégé par ce pays chaleureux qu'il aime et regrette tant et il tremble autant de froid que de peur. Le poète veut nous emmener à considérer ses propos d'une manière très grave et sérieuse en utilisant ainsi la solennité de l'alexandrin, vers le plus noble en poésie. Notons également l'usage d'une forte ponctuation avec de nombreux points, deux-points et virgules, ainsi qu'un point d'interrogation (v. qui servent à accentuer la vivacité des sentiments exprimés. Le poète nous fait part de ses sensations en utilisant notamment une question oratoire (v.6) comme pour mieux montrer qu'elle restera sans réponse. [...]
[...] En effet, la France est à maintes reprises personnifiée et comparée à une brebis qui allaite ses petits agneaux. La métaphore de la mère nourricière peut faire penser à la louve romaine allaitant les petits Remus et Romulus, légende de la mythologie romaine. Quant à l'image de la brebis, on ne peut s'empêcher de penser à la parabole chrétienne de la brebis égarée (évangile selon Saint Mathieu). La France aurait ainsi perdu un de ses citoyens, et le poète aimerait qu'elle ne l'abandonne pas. [...]
[...] De plus, tout au long du poème, Du Bellay emploie la première personne du singulier à diverses reprises v v v Il nous montre ainsi ses propres sentiments, son propre tourment, comme s'il voulait nous en faire le témoin. Les occurrences au je sont partout présentes, presque dans chacun des vers, car c'est bien de lui et de du chagrin qui l'habite dont il est question. Ainsi, le lecteur se sent pris à parti et ces confidences sont d'une telle tristesse qu'on ne peut y rester indifférent. [...]
[...] La réalité semble avoir échappé au temps de Du Bellay, et il donne l'impression de ne vivre que par le passé. L'utilisation des rimes embrassées semble mimer le caractère irrémédiable des évènements, et le poète est enfermé dans sa tourmente au même titre que dans son passé. L'auteur reste figé dans son passé de la même manière que les alexandrins sont figés dans des strophes isométriques. Le poète emploie l'expression ma triste querelle (v. comme s'il était en train de se quereller avec lui-même. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture