La lettre 56 est une réponse à la déclaration d'amour de Valmont (missive 52). Madame de Tourvel prend la plume pour signifier au vicomte sa volonté de mettre un terme à leur relation qui ne peut être que source de malheurs et de désillusions.
- La lettre de la Présidente de Tourvel a pour but de mettre un terme aux sentiments éprouvés par Valmont. Les nombreux impératifs qui ponctuent sa missive sont ainsi autant des ordres que des suppliques qu'elle lui adresse afin qu'il cesse de "s'obstiner à [la] suivre" (...)
[...] La Présidente qui pourtant incarne la dévotion, la sagesse, la maîtrise, l'honneur et la fidélité semble comprendre quelques unes de ces femmes et, dans sa lettre, s'offusque quelque peu du sort que leur réservent la société mais aussi leur amant. [...]
[...] En effet, quand on regarde sa lettre de plus près, on constate que ce qui la retient c'est la peur, les obstacles qui lui semblent insurmontables et non l'amour qu'elle porte à son mari comme elle aurait aimé le laisser entendre : les obstacles qui nous séparent en seraient-ils moins insurmontables (on notera ce nous très important qui l'unit à Valmont faisant d'elle et lui un couple déjà), le spectacle est effrayant comment affronter comment oser l'idée seule en fait frémir La Présidente préfère rester à terre reprochant à Valmont le fait de troubler tranquillité car elle n' ose s'embarquer dans ce tumulte des sens tant ce spectacle l'effra[ie] Cette lettre laisse dont entrevoir deux types d'amour qui, pour le coup, sont donnés comme totalement opposés, antagonistes : l'amour conjugal, source de calme, quiétude, tranquillité (deux occurrences dans le texte) qui endort les sens et se révèle être sans plaisirs vifs et l'amour adultérin, ce tumulte des sens qui peut être source d'ennuis et qui est perçu, vu comme un amour criminel La Présidente semble avoir fait son choix : celui d'une vie sereine. Toutefois, sa conduite qui la pousse à refuser cet orage des passions n'est pas dictée par l'amour porté à son mari ou par ses fameux devoirs. Elle fuit parce qu'elle a peur. [...]
[...] Madame de Tourvel est perdue car, pour la première fois sans doute, ses devoirs et son vouloir ne se répondent plus. Conclusion de la partie 1 * Cette missive donne à voir une peinture de l'amour, ou plutôt devrait-on dire une peinture de deux types d'amour qui semblent d'ailleurs s'opposer quelque peu. Transition 2 Les liens maritaux - La Présidente de Tourvel évoque dans sa lettre les liens qui l'unissent à son époux. Elle donne à voir un mariage solide, honnête dans lequel l'homme et la femme se chérissent : Chérie et estimée d'un mari que j'aime et respecte Deux participes et deux verbes qui soulignent la douceur de cette union. [...]
[...] - La fragilité de la Présidente est donc bien visible dans sa lettre. La fermeté apparente dont elle peut faire preuve n'est qu'une frêle façade de son trouble. Les j'espère je vous en conjure «vous [ ] m'embarrassez je vous en prie qui égrènent sa missive laisse nettement entrevoir son trouble, son émoi et sa difficulté à mettre seule un terme à cette relation. - L'aposiopèse présente dans la phrase je ne veux plus vous répondre, je ne vous répondrai plus met ainsi, elle aussi, très nettement en lumière la fragilité de la Présidente et souligne ses efforts pour rompre ses liens avec le vicomte. [...]
[...] En effet, il semblerait que le personnage tente aussi de se raisonner pour mieux résister au vicomte et pour mettre un terme à sa fréquentation. - Ainsi, c'est plus à elle-même qu'à Valmont qu'elle insiste sur l'idée de devoirs comme le souligne la répétition du lexème ou de ses dérivés : je ne dois mes devoirs je dois La Présidente semble presque obligée de se rappeler ses devoirs pour annihiler son vouloir - Certains procédés d'écriture mettent aussi très clairement en évidence son trouble. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture