Cette difficile compréhension du poème par le lecteur est introduite tout d'abord par la forme même de celui-ci : il peut être divisé en deux phrases (de "si ...", vers1, jusqu'à "le ...", vers 4, pour la première et de "feu", vers 4, jusqu'à la fin pour la seconde), mais cette division n'est qu'hypothétique et donc laissée au seul jugement du lecteur ...
[...] A.T : Analyse de " propos de passants", de Yves LECLAIR. Ce poème en alexandrins d'Yves Leclair rapporte les propos d'une vieille femme et décrit ce qui peut être considéré comme le contexte spatio-temporel de ceux-ci, en laissant toute latitude au lecteur de leur donner sens et d'apporter les éléments de compréhension manquant au texte. Cette difficile compréhension du poème par le lecteur est introduite tout d'abord par la forme même de celui-ci : il peut être divisé en deux phrases (de "si ",vers1, jusqu'à "le vers pour la première et de vers jusqu'à la fin pour la seconde), mais cette division n'est qu' hypothétique et donc laissée au seul jugement du lecteur. [...]
[...] Premièrement, la citation de la "vieille" : "si on savait tout", vers 1. Elle est présentée, par le narrateur, comme explicative de la seconde ("sur le quais [ ] fait le vers 3 et mais ne permet pas au lecteur de donner sens à celle-ci qui, se terminant par des points de suspension, ne livre pas ce qui devrait en être l'élément principal : ce que fait la fille de la "vieille". Ces points de suspension permettent au lecteur de compléter la phrase par des mots évoquant la prostitution, les quais parisiens étant un lieu ou elle se produit et le fait que le propos s'interrompe pouvant laisser entendre que la "vieille" veut cacher quelque chose ou, du moins, le faire comprendre à demi mots. [...]
[...] De plus, cette hypothétique seconde phrase ne se termine pas, elle non plus, par un point. Cette absence de point clôturant les phrases est un obstacle à la compréhension de celui-ci par le lecteur : on ne sait s'il faut lier ces deux parties du texte ou s'il faut les considérer séparément. Cette difficulté de prendre position sur la division, ou non, du texte en deux phrases distinctes est renforcée par l'absence apparente de rapport sémantique entre ces deux parties : rien, dans la seconde (vers 4 à , ne permet de dire si elle constitue le contexte spatio-temporel des propos de la "vieille" dans la première partie ou si elle lui est simplement accolée et ne constitue, de ce fait, que le contexte spatio-temporel de la composition du poème. [...]
[...] Le dernier élément de difficulté est le contenu de la seconde partie du poème (vers 4 à qui ne consiste qu'en une suite d'éléments de décor qui ne fournissent aucun élément de compréhension de la situation de la première partie. Ce poème, rapportant les propos d'une vieille femme, joue donc sur la difficulté de sa compréhension par le lecteur en usant de différents moyens tels que la polysémie de terme, l'incomplétude des propos tenus par un des personnages (propos dont le titre peut laisser entendre qu'ils sont centraux dans ce poème), des dérogations aux règles classiques de la ponctuation ou, encore, par sa construction particulière qui rend difficile sa division en parties distinctes. [...]
[...] Là encore, le lecteur est amené, par le texte, à forger des hypothèses. Un second point du contenu faisant obstacle à la compréhension est l'apparent non-rapport sémantique entre les deux parties du poème, comme vu plus haut dans cette analyse. Un troisième point de difficulté de compréhension est la polysémie du mot "Feu" du vers 4. Ce terme peut à la fois désigner les feuilles mortes que l'on fait brûler en automne, auxquelles se rapporterait la "colonne torse de fumée" du vers et désigner la couleur feu typique des feuilles d'automne, la colonne de fumée se rapportant alors à la cuisson des "poires tombées" du vers 6. [...]
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