Quels remèdes successifs Renart propose-t-il au roi ? De quelle intention le fait-il ?
Renart a prévu de se venger du loup Ysengrin et de Brichemer le cerf, comme le prouve a posteriori la ligne 21, "voici venu pour Renart le jour de la vengeance", redoublant donc toute l'horreur des remèdes élaborés par Renart. Tout d'abord, il préconise au roi Noble, d'utiliser la peau d'un loup (ligne 14) et la ligne 19, qui souligne la terreur d'Ysengrin face à cette annonce montre que l'article indéfini visait le seul loup présent dans la salle. Ensuite, Renart souligne la nécessité d'un autre remède : le nerf principal qui se trouve sur les bois d'un cerf, ainsi qu'une lanière de son dos (...)
[...] C'est donc comme le montre à la ligne 20, par vengeance que Renart procure ces conseils médicaux à Noble. Il est donc animé de mauvaises intentions et ce n'est pas tant ce que l'on va soutirer aux animaux qui l'intéresse mais la souffrance qu'ils vont connaître (même si l'arrachage de la peau du loup et des bois du cerf sont tous deux intéressants car ils sont leurs signes distinctifs et un moyen de se protéger pour le premier contre le froid et le second contre ses ennemis) Comment Renart s'y prend-il pour obtenir de Noble l'autorisation de le soigner ? [...]
[...] Le comique de moeurs cette fois, se moque des travers des personnages de cette époque : on évoque la crédulité du Roi qui est prêt à tout pour guérir ou encore l'emprise des charlatans et menteurs sur les nobles et leur capacité à faire croire tout et n'importe quoi à leur auditoire. Cet aspect est exagéré par les références à l'urinal (ligne 42) qui aurait éclairé Renart sur la nature du mal du lion, sans l'avoir ausculté au préalable Quelle est l'attitude du roi vis-à-vis de Brichemer et Ysengrin ? Quel rapport le roi entretient-il avec ses sujets ? [...]
[...] Cet épisode montre donc par la même occasion l'aval des intrigants sur la Cour, dont les actions s'apparentent pourtant à de la poudre aux yeux : il faut aussi découper sur son dos une lanière qui vous soulagera beaucoup, soyez-en sûr, si vous en faites une ceinture. Ainsi serez-vous préservé de toute fièvre, de toute goutte Les faux- semblants de Renart sont confirmés alors qu'il n'utilise même pas les parties du remède qu'il a pourtant expressément recommandées et se contente d'agiter sous le nez du Lion une plante aux vertus curatives. [...]
[...] Ainsi, remarquons tout d'abord l'apostrophe lancée au roi à la ligne 1 Sire Noble qui redouble à la fois le titre royal du lion, tout en instaurant une atmosphère solennelle. Il emploiera cette technique à plusieurs reprises (lignes 50). Renart opère aussi un basculement des valeurs : il donne des ordres à Noble et cet usage de l'injonctif il faut faites-moi prenez bonne note il vous faut donne donc l'impression que Renart est plein d'assurance et s'exprime sur un sujet qu'il connaît et à plus forte raison, scientifique et qui est logique. Un problème a sa solution, comme le montre le terme astronomie (ligne 17). [...]
[...] Pour que Noble cette fois s'en prenne au cerf, innocent, il entreprend une description méthodique des moyens préconisés pour soigner le lion (lignes 37-41) Dans la réplique de Noble, ligne 30 : "Ysengrin est d'une rare politesse pour oser me contredire", quel procédé est utilisé pour se moquer d'Ysengrin ? Le Roi a recours à l'ironie (dire le contraire de ce que l'on pense) sans doute car il n'a pas apprécié qu'Ysengrin lance une question rhétorique insultante : voulez-vous donc déshonorer vos sujets ? Ainsi le verbe oser montre que le loup n'a pas le droit de contredire ainsi le Roi, dans la moindre de ses décisions qui deviennent justes dès lors qu'il les formule. L'idée de récompense s'oppose bien sûr aux traitements justement inhumains qu'il va subir. [...]
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