Commentaire composé du texte de Baudelaire "Le port" tiré du Spleen de Paris (Petits Poèmes en Prose).
[...] - Il - Un divertissement esthétique : On trouve l'opposition entre Tailleurs qui est l'idéal et le réel qui est impossible à vivre : pour une âme fatiguée des luttes de la vie Le port n'est pas un support à un départ concret mais l'origine d'une évasion spirituelle. Il trouve dans l'image du port une façon de concentrer les différentes images : prisme appartient au domaine de l'optique. Le port est un synthétiseur. Il en va de même de l'emploi du verbe être, qui, dans les deux premières phrases, nous présente une apparente équivalence. Or l'ampleur, l'architecture . ne sont pas un prisme. [...]
[...] L'imagination se fixe sur les navires, mais il y a un effet d'insistance, davantage sur la qualification que sur le nom : élancées a une connotation esthétique mais aussi spirituelle ; cela se réfère à une idée d'élévation. L'assonance en i traduit l'intensité de l'extase. Le mouvement est souligné par le rythme même de la phrase en accord avec l'expression oscillations harmonieuses Le poète ne recherche que l'enrichissement des sensations. Il est détaché du concret et il ne tente plus que de dégager la quintessence. [...]
[...] C'est le caractère des choses qui est mis en avant : - Pour le ciel, c'est l'effet de dilatation : l'ampleur du ciel - Pour les nuages, c'est le rapport de forme : l'architecture mobile avec présence d'un oxymore qui montre qu'il y a dans l'imagination la destruction de l'idée même d'architecture. - Pour la mer, c'est la délectation des couleurs : les colorations changeantes de la mer qui conduit par analogie au scintillement des phares L'effet de dilatation de l'âme est traduit par la récurrence des liquides et par l'allitération en r. C'est à mi-chemin entre le précis et l'imprécis. C'est le contraire du pittoresque descriptif. [...]
[...] Etude de Le Port (XLI) Un port est un séjour charmant pour une âme fati- guée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architec- ture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme mer- 5 veilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. [...]
[...] Le port est investi d'un principe d'efficacité sur l'être, comme le prouve le recours à propre à qui signifie capable de Or cette efficacité est due au divertissement occasionné par le port : amuser les yeux sans jamais les lasser : le paysage n'ennuie pas, contrairement à la vie. Il y a une mise en valeur de l'idée par la récurrence des sifflantes. C'est un divertissement esthétique qui permet de trouver un intérêt dans la vie. Servent à entretenir dans l'âme montre qu'il y a un dépassement du point de vue utilitariste au profit de la vision esthétique : Le goût du rythme et de la beauté auquel fait écho, dans la phrase suivante, l'expression une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique ; la satisfaction procurée par cette contemplation, difficile à définir, d'où l'emploi de une sorte de s'oppose à la vision négative du réel - qui n'a plus ni curiosité ni ambition ceux qui ont encore la force qui suppose que la vie réelle conduit à un épuisement naturel, à la perte habituelle des velléités de dépasser le quotidien. [...]
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