Le Parfum, premier roman de Patrick Süskind, publié en 1985 à Zurich sous le titre Das Parfum, Die Geschichte eines Mörders, a remporté un succès mondial. Roman d'aventures, conte philosophique, cette oeuvre doit son originalité à l'importance des odeurs.
[...] Introduction : Le Parfum, premier roman de Patrick Süskind, publié en 1985 à Zurich sous le titre Das Parfum, Die Geschichte eines Mörders, a remporté un succès mondial. Roman d'aventures, conte philosophique, cette œuvre doit son originalité à l'importance des odeurs. Le 1er septembre 1753, anniversaire de l'accession au trône de Louis XV, Grenouille assiste à un feu d'artifice tiré depuis le pont royal. Il est irrésistiblement attiré par un parfum délicieux inconnu jusqu'alors. Il suit ce magnifique parfum à la trace. [...]
[...] Il se recula contre le mur, ferma les yeux et dilata ses narines. Le parfum était d'une délicatesse et d'une subtilité tellement exquises qu'il ne pouvait le saisir durablement, sans cesse le parfum se dérobait à sa perception, était recouvert par les vapeurs de poudre des pétards, bloqué par les transpirations de cette masse humaine, mis en miettes et réduits à rien par les mille autres odeurs de la ville. Mais soudain il était de nouveau là, ce n'était qu'une bribe ténue, sensible durant une brève seconde tout au plus, magnifique avant-goût qui aussitôt disparaissait à nouveau. [...]
[...] Ce parfum avait de la fraîcheur; mais pas la fraîcheur des limettes ou des oranges, pas la fraîcheur de la myrrhe ou de la feuille de cannelle ou de la menthe crépue ou des bouleaux ou du camphre ou des aiguilles de pin, ni celle d'une pluie de mai, d'un vent de gel ou d'une eau de source et il avait en même temps de la chaleur ; mais pas comme la bergamote le cyprès ou le musc, pas comme le jasmin ou le narcisse, pas comme le bois de rose et pas comme l'iris Ce parfum était un mélange des deux, de ce qui passe et de ce qui pèse; pas un mélange, une unité, - et avec ça modeste et faible, et pourtant robuste et serré, comme un morceau de fine soie chatoyante et pourtant pas comme de la soie, plutôt comme du lait au miel où fond un biscuit - ce qui pour le coup n'allait pas du tout ensemble : du lait et de la soie! Incompréhensible, ce parfum, indescriptible, impossible à classer d'aucune manière, de fait il n'aurait pas dû exister. [...]
[...] L'exclamation vise à communiquer au lecteur l'exaltation éprouvée. Pour le nez qu'il est, cette essence qu'il ne trouve pas dans sa prodigieuse mémoire olfactive est une découverte qu'il va pouvoir exploiter, d'où tous ses efforts pour détenir son échantillon. Champ lexical de l'effort : effort d'avoir couru l'énumération des actions successives provoque un rythme soutenu : se haussait sur la pointe des pieds commençait finissait ressaisissait se savait sur la bonne piste replongeait et recommençait à jouer des coudes Cela s'apparente à une quête. [...]
[...] L'activité humaine joue le rôle d'opposant : le parfum que le héros tente de saisir est recouvert par les vapeurs de poudre des pétards, bloqué par les transpirations de cette masse humaine, mis en miettes et réduits à rien par les mille autres odeurs de la ville. Les verbes recouvert et bloqué mettent en évidence le fait que la foule et le feu d'artifice se liguent contre lui pour l'empêcher d'obtenir son parfum, l'adjectif possessif signifie qu'il se l'est approprié en esprit mais tous ces éléments font un blocus : cohue des badauds et des artificiers qui à chaque instant tendaient leurs torches vers les mèches des fusées. [...]
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