Commentaire composé d'un extrait de la scène 4 de l'acte I de la pièce de Marivaux "Le jeu de l'amour et du hasard'. Le commentaire est entièrement rédigé, environ cinq pages au format Word.
[...] Malgré cette soumission, les parents leur ont accordé un certain champ libre suivant la liberté que nous sommes convenus de leur laisser Par ailleurs, un terme en particulier choque et surprend, il s'agit de notre future Les deux mots sont importants et à expliquer ; premièrement, l'adjectif possessif notre est très fort, il montre encore non seulement la domination d'Orgon sur sa propre fille Sylvia, mais aussi la domination implicite du père de Dorante, car cette expression notre future est extraite de sa lettre, et notre, par nature, est défini par je plus vous ; deuxièmement, le mot future implique que le mariage est bel et bien une affaire convenue, leurs enfants peuvent s'amuser, mais l'engagement sera respecté, malgré la liberté accordée. On ne peut donc pas réellement parler de liberté pour Dorante et Sylvia, qui vont jouer au jeu de l'amour et du hasard, auquel vont participer leurs valets, ainsi que Mario et Orgon. Ainsi, l'aspect du jeu dans la pièce est évoqué tout au long de ce passage grâce à l'accumulation de termes s'y rapportant, et surtout par le titre même de cette comédie. [...]
[...] Marivaux nous montre de façon claire les liens forts de subordination qui existent entre ceux-ci. Toute cette comédie est centrée sur un jeu, celui de l'amour et du hasard, auquel vont participer à des degrés différents les personnages, qu'ils l'aient souhaité ou non. Ce jeu s'appuie sur la dissimulation ; que se soit la dissimulation du rang et des sentiments pour Dorante et Sylvia via le travestissement, ou la dissimulation d'informations de Mario, à des fins récréatives. Grâce à l'analyse de la psychologie amoureuse des personnages, qui repose sur la sincérité et la pudeur ; et aux subtilités du langage, Marivaux a fait de cette pièce une comédie extrêmement fine, dont le public de l'époque est choisi. [...]
[...] On peut comparer ce passage à la scène d'exposition de Tartuffe de Molière, en effet, il s'agit pour toutes deux de scènes de comédie, où les personnages principaux ne sont pas présents mais seulement évoqués. On retrouve donc cet effet d'attente, ces deux scènes laissent le spectateur dans l'expectative. On peut remarquer également que Molière et Marivaux sont des contemporains, mais que leurs styles sont uniques et font rire de deux manières différentes, et qu'ils se sont attachés à traiter de sujets universels, comme ici la sincérité des sentiments amoureux pour Marivaux et l'hypocrisie pour Molière. [...]
[...] Ce qui pimente cette complexité de la psychologie amoureuse chez Marivaux, c'est la finesse des répliques. Un trait de style particulier chez Marivaux, c'est qu'il a une aisance à manipuler les nuances du langage, où chaque mot est pesé et choisi selon son dessein. On peut ainsi commenter plusieurs expressions dans ce passage. D'abord dans la première réplique de Mario, il demande à son père Qu'y a-t-il de nouveau ? Le mot nouveau, pourtant banal et anodin, accroche tout de suite l'attention du spectateur puisque placé en début de scène, il provoque un effet d'attente. [...]
[...] En outre, ceux-ci vont se livrer à un véritable jeu, le jeu de l'amour et du hasard Enfin, nous verrons comment Marivaux, grâce aux subtilités du langage et à l'analyse poussée de la psychologie amoureuse fait de cette pièce une comédie. Dans cette scène quatre de l'acte un, qui nous est présentée en intégralité, deux personnages sont réellement présents, il s'agit de Mario et d'Orgon. Ce dernier fait entendre la voix du père de Dorante grâce à la lettre qui lui a été confiée, et les héros Dorante et Sylvia (et leurs valets) sont absents de la scène et seulement évoqués. [...]
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