À la rudesse somme toute âpre de l'apologue antique et médiéval, La Fontaine fait succéder un récit toujours plaisant, mais renouvelé et adouci par la poésie. Ainsi, cette fable, surtout avec la morale, tend à effectuer une critique vivante de la délicatesse. À la fin du récit, Le Héron se retrouve ainsi dans la situation d'accepter bien moins que ce qu'il a dédaigné (...)
[...] Ainsi, cette fable, surtout avec la morale, tend à effectuer une critique vivante de la délicatesse. À la fin du récit, Le Héron se retrouve ainsi dans la situation d'accepter bien moins que ce qu'il a dédaigné. Grâce à un récit dynamique et ironique, La Fontaine dresse une critique de la suffisance et de la délicatesse, que le lecteur comprend être récurrentes dans la société du XVIIe siècle. Révélant toute la subtilité des récits et l'art de conteur de l'auteur, cette fable lui permet de maîtriser parfaitement l'art du détail et d'instaurer une sorte de jeu avec le lecteur d'autant plus efficace qu'il est discret. [...]
[...] - l'animalisation du personnage, constante de nombreuses fables, maintient l'intérêt du lecteur qui cherche alors les caractéristiques humaines qui se cachent derrière l'animal. II- Une critique de la délicatesse Un animal symbolique Dans l'exemplum, La Fontaine fait intervenir un héron de manière à l'affubler de défauts habituellement rencontrés chez l'homme. L'animal est ainsi humanisé par : - dès le titre, la majuscule : Le Héron - une description sommaire des parties du corps les plus caractéristiques permettant de le rapprocher du personnage dénoncé. [...]
[...] Le Héron Recueil : II, parution en 1678. Livre : VII. Fable : composée de 34 vers. Un jour, sur ses longs pieds, allait, je ne sais où, Le héron au long bec emmanché d'un long cou : Il côtoyait une rivière. L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ; 5 Ma commère la carpe y faisait mille tours, Avec le brochet son compère. Le héron en eût fait aisément son profit : Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre. [...]
[...] Enfin, comme nous l'avons déjà précisé, la morale s'achève sur une invitation du fabuliste à lire la fable suivante, La Fille, dans laquelle l'exemplum sera humain. [...]
[...] Après quelques moments, l'appétit vint : l'oiseau, S'approchant du bord, vit sur l'eau Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux, Et montrait un goût dédaigneux, Comme le rat du bon Horace Moi, des tanches ! dit-il ; moi, héron, que je fasse Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ? 20 La tanche rebutée, il trouva un goujon. Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un héron ! J'ouvrirais pour si peu le bec ! [...]
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