Le Cid est, de toutes les grandes pièces de Corneille, celle qui a le sujet le plus romanesque du fait de sa fin heureuse, mais elle traite un sujet digne d'une tragédie en opposant amour et honneur. En effet, Rodrigue et Chimène, les personnages principaux s'aiment et sont destinés l'un à l'autre, mais au cours d'une querelle, le père du jeune homme est giflé par le père de Chimène, Rodrigue tue l'offenseur en combat singulier. Chimène réclame donc la tête de ce meurtrier qu'elle continue d'aimer (...)
[...] Corneille, Le Cid Acte II, scène 7 Introduction Corneille est l'un des auteurs dramatiques les plus célèbres du XVll° siècle. Après s'être intéressé a u genre de la comédie, c'est avec sa tragi-comédie Le Cid qu'il remporta un véritable succès, qui se confirma avec ses tragédies suivantes : Cilla et Horace. Ses pièces n'ont jamais cessé d'être jouées et sont appréciées notamment pour la puissance de leurs vers et leur dimension politique. Le Cid est, de toutes les grandes pièces de Corneille, celle qui a le sujet le plus romanesque du fait de sa fin heureuse, mais elle traite un sujet digne d'une tragédie en opposant amour et honneur. [...]
[...] Le sang est en effet un sang noble, et qui a servi royaume. Cela lui permet de créer un mouvement d'amplification qui ne peut qu'impressionner le roi et sa cour. Une autre figure de style très forte est la métaphore dont elle use pour peindre Rodrigue : elle le présente avec une image scandaleuse : se baigne dans leur sang qui évoque une forme de baptême morbide. Vocabulaire dépréciatif à l'encontre de Rodrigue et de son acte : indigne attenta licence témérité jeune audacieux : à travers le lexique qu'elle emploie, on voit Rodrigue comme un jeune homme sans respect, aux actes gratuits, qui cherche juste une gloire facile. [...]
[...] Le roi le laisse commencer sa plaidoirie. Dans le passage que nous allons étudier, nous nous demanderons donc quels sont les procédés dont use Chimène pour rendre persuasive sa plaidoirie et convaincre le tribunal de la justice de sa cause. Une revendication de justice auprès du roi Le tribunal royal Le roi semble être le juge chargé de départager les deux parties opposées. Don Diègue et Chimène sont là en tant qu'avocats et représentent les deux personnages à départager : Chimène représente son père, tué par Rodrigue, son fiancé, et Don Diègue représente Rodrigue, son fils qui vient de défendre son honneur et de sacrifier son future mariage avec Chimène. [...]
[...] Elle accuse Rodrigue de crime envers l'Etat, et non envers son père seulement. Un appel à l'émotion Les rythmes : Corneille a su traduire l'émotion de Chimène en usant des alexandrins de manière différente. Au début de la scène, Chimène exprime une précipitation et un affolement qui viennent de son émotion à voir son père mourir devant ses yeux, elle semble comme suffoquée : Sire, sire, justice ! Par la suite, quand elle commence son argumentation, ses phrases prennent une ampleur qui lui permet d'exprimer ses émotions. [...]
[...] Le vocabulaire dont elle use est d'ailleurs presque belliqueux et peu juridique : Vengez Immolez et fait référence à une loi du talion : le sang pour le sang : Sacrifiez Don Diègue et toute sa famille Elle choisit de rappeler les faits et illustrant sa demande : J'ai couru sur le lieu, sans force et sans couleur / Je l'ai trouvé sans vie. elle accuse directement Rodrigue. On peut d'ailleurs noter qu'elle trouve en son roi une oreille compatissante et attentive, et qu'il s'associe à sa douleur : elle est donc bien perçue comme la victime : D'une égale douleur je sens mon âme atteinte. [...]
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