Guinglain, héros du roman médiéval "Le Bel Inconnu" de Renaut de Beaujeu, est un futur chevalier qui va tenter de s'affirmer. Les femmes ont un rôle décisif dans sa progression, elles le guident. Nous proposons ici une étude détaillée de chaque personnage féminin et leur rôle auprès de Guinglain ainsi que les symboles féminins dans "Le Bel Inconnu".
[...] Ainsi, Renaut de Beaujeu a octroyé une place très importante aux figures féminines. Elles offrent à Guinglain des épreuves initiatiques qui le feront Grâce à elles, il se trouvera autant dans la chevalerie que dans la société, il a montré sa vaillance et a obtenu une reconnaissance sociale avec son mariage avec Blonde Esmérée, il est devenu un homme. Maintenant il est vrai qu'à la fin du roman on remarque que Guinglain est encore fasciné et attiré par la Fée aux Blanches Mains, peut- être ne s'est-il pas complètement affranchi de cet amour sans avenir? [...]
[...] Ce roman, on l'a vu présente de nombreuses figures féminines déterminantes pour Guinglain le héros, mais en plus de ces personnages on remarque des symboles féminins qui ont aussi leur importance. Dès le début du roman, Guinglain se nomme par une expression donnée par sa mère Que Biel Fil m'apieloit ma mere il se définit donc uniquement par rapport à sa mère, la seule figure féminine qu'il a connu jusqu'à présent. L'Ile d'Or a aussi une signification précise, le caractère insulaire marque une rupture avec le réel, les îles sont bien souvent des lieux propices à la magie, à la captivité aussi; on peut penser à La Jérusalem Délivrée de Le Tasse ou encore plus probant à Ulysse et Calypso. [...]
[...] La Fée Blanchemal s'assimile facilement avec la Fée aux Blanches Mains déjà de part leurs noms presque similaires. De plus, on a appris, lorsque Guinglain revient à L'Ile d'Or que les deux fées étaient amies pendant l'enfance du héros. L'amie du narrateur est ,elle aussi, représentée par la Fée aux Blanches Mains et par conséquent les souffrances du héros lui-même sont celles du narrateur Renaut. On peut penser plus particulièrement au retour à L'Ile d'Or où la Fée va l'ignorer totalement et où Guinglain va sombrer dans le désespoir jusqu'à ce que sa bien-aimée lui pardonne son injure. [...]
[...] Les deux personnages principaux sont Blanches Mains, la fée et Blonde Esmérée, la princesse. Lors d'étude de ce roman, il est naturel et traditionnel d'opposer Blonde Esmerée et la Fée aux Blanches Mains. Déjà, l'une appartient au domaine du merveilleux par nature, l'autre est avant tout humaine même si la première fois que Guinglain la voit, elle est sous la forme d'une guivre. On peut voir aussi que la Fée aux Blanches Mains fait référence à la lune autant par son nom que par ses qualités de magicienne alors que Blonde Esmérée est évidemment assimilée au soleil grâce à la couleur de sa chevelure. [...]
[...] Quand Guinglain, Hélie et leurs compagnons rentrent dans la ville de Margerie, le narrateur nous explique que les habitants remarquent aussitôt le heaume cabossé, le bouclier abîmé et le haubert déchiqueté de l'Inconnu, et en concluent qu'il est un bon guerrier. Depuis qu'Hélie s'est aperçu de la vaillance de Guinglain, c'est la première manifestation de reconnaissance sociale que reçoit le héros. Par toutes ces figures féminines secondaires, on découvre la beauté du Bel Inconnu, son courage pour sauver Clarie, sa courtoisie face à Margerie. [...]
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