Le Guépard, oeuvre posthume de l'auteur italien Guiseppe Tomasi Di Lampedusa, fut publié en 1958. Le roman s'étend sur cinquante années et met en scène le Prince Salina et sa famille, victimes de la décadence de l'aristocratie sur fond de changements politiques. Le débarquement de Garibaldi et des Piémontais est remarquable mais peu remarqué. L'"évènement" n'en est pas un et n'est que rarement évoqué. Cependant, les Piémontais apparaissent ponctuellement dans l'oeuvre par petites touches. Alors que certains sont appréciés, d'autres sont critiqués (...)
[...] Puis dans le journal, les piémontais sont appelés des flibustiers Don Fabrizio va même jusqu'à les prendre en grippe en les traitant de mafieux et de coquins Ce ne sont que des centaines de débraillés, certains avec des têtes d'incurables fanatiques comme le dit si bien Pallavicino. Le narrateur ponctue aussi ses allusions aux piémontais par quelques marques d'ironie tels les récits de Tancredi à propos de Bellini et Verdi, les éternelles pommades curatives des plaies nationales Tancredi en tant que soldat Garibaldien est aussi montré comme un usurpateur, il affirme avoir fait la guerre alors qu'en réalité, sa blessure n'est qu'une grande mascarade. Ce trait de caractère peut-être propre à Tancredi lui seul, montre une mauvaise image des pro-garibaldiens, celle de fieffés menteurs. [...]
[...] Les piémontais appréciés Carlo Cavriaghi, l'ami de Tancredi, est un jeune comte lombard qui arrive avec le neveu du Prince à la quatrième partie. Il se distingue dès son arrivée en saluant la Princesse. Dès cette première rencontre, il séduit tout le monde il souriait et éblouissait les jeunes filles avec sa petite moustache blonde et son incorrigible r à la française Il fait preuve d'éloquence et s'insère facilement dans cet environnement noble : c'est ainsi qu'il parlait [ ] et tout le monde s'amusait Son charme qui opère avec tant d'aisance chez les Salina n'est pas qu'une première impression, il dure : Cavriaghi avait plu à tout le monde sauf à Concetta (et d'ailleurs peut être aussi à Concetta) pour sa bruyante bonne humeur qui s'unissait en lui au sentimentalisme le plus plaintif Seule Concetta le repousse continuellement, et repousse ses avances. [...]
[...] Lors de sa mort, il n'est qu'un gamin imprudent et ingénu un enfant souffrant dans son corps et encore plus endolori dans son esprit Pallaviccino en vient au registre pathétique pour raconter cet épisode de l'histoire italienne. Garibaldi apparaît comme un sot facile à utiliser, ce n'était qu'un outil. On a pitié pour ce grand pauvre homme Les piémontais sont tantôt appréciés, tantôt désapprouvés. Mais quoi qu'en pensent les personnages, le narrateur relègue leur impact au second rang, tout comme l'histoire. La révolution n'a que peut d'importance, car rien ne changera. [...]
[...] Autre Piémontais, le chevalier Chevalley apparait et n'est fait mention qu'à la sixième partie. Il débarque du continent pour proposer à Don Fabrizio le rôle de Sénateur qui lui permettrait de siéger au Sénat italien en tant que représentant officiel de la Sicile. Cet homme qui débarque sans connaître la Sicile, ses habitants ni ses coutumes paraît au premier abord un homme suffisant venu vendre son poste au Prince. Cependant, il est rapidement apprécié de Don Fabrizio et de sa famille qui l'appelle le noble piémontais et le narrateur le nomme le bon Chevalley allant même jusqu'à se moquer gentiment de son honnêteté parfois trop forte le rendant un peu naïf. [...]
[...] Enfin, le dernier piémontais amical à la famille Salina n'en est un que partiellement, ou tout du moins, ponctuellement. Il s'agit de Tancredi, pas vraiment piémontais car Sicilien d'origine, qui, pendant une période suit Garibaldi en intégrant son armée : Tancredi enveloppé dans l'énorme manteau bleu pâle de la cavalerie piémontaise Garibaldi dont il parlait comme son idole quand il disait le général Garibaldi sa voix baissait d'un ton et prenait l'air absorbé d'un enfant de chœur devant l'ostensoir n'est plus rien. [...]
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