Dans Le Guépard écrit en 1955, Tomasi di Lampedusa présente l'évolution d'une grande famille de l'aristocratie sicilienne, celle du prince Salina, qui fait face en 1860 au débarquement de Garibaldi et au début du renversement de l'ordre social. Lampedusa écrivait dans une lettre que le roman montrait "comment s'accentue le déclin de la famille jusqu'à la débâcle presque totale". Le roman, qui couvre une période de 1860 à 1910, est en effet le récit du déclin de l'aristocratie à travers la famille Salina, mais aussi celui du déclin de la Sicile et des mentalités (...)
[...] Le neveu du Prince, Tancrède, a pris parti pour la Révolution mais malgré cela, Tancrède reste son préféré. Lorsqu'il lui donne de l'argent avant son départ au début du roman, son neveu déclare avec humour: "Tu subventionnes la révolution, maintenant?". Ainsi le Prince ne fuit pas mais reste passif face aux événements qui s'enchainent. Son neveu Tancrède, lui, déclare, "Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change". En effet au début du roman le Prince a l'illusion que tout est comme avant: "Tout était comme avant, mieux qu'avant, même.", "Le Prince, qui avait trouvé le village inchangé, fut en revanche trouvé très changé ( . [...]
[...] Lorsqu'il danse avec Angelica, le Prince a l'illusion de n'avoir que vingt ans mais ceci reste une illusion. A sa mort, Salina se regarde dans le miroir et ne "reconnait pas plus ses vêtements que lui- même". Il dresse alors un bilan de sa vie et s'aperçoit qu'il n'a réellement vécu que trois ans. La description des trois femmes, Concette, Caterina et Carolina, à la fin du roman, vingt ans après la mort du prince et quarante ans après le bal, participe aussi à ce déclin. [...]
[...] Il compare assez cruellement les femmes qui remplissent les salons à de "jeunes guenons" "insupportablement gazouillantes". Il est "dégoûté" et remarque que les "platitudes empoisonnent l'air". Le déclin de la Sicile, selon le Prince, vient du fait que les Siciliens ne veulent pas agir: Salina est "sans illusions". Les Siciliens sont fiers et paresseux, et ne peuvent donc pas s'adapter. En effet, les seuls Siciliens qui ont un avenir ont quitté la Sicile: Giovanni qui est parti à Londres, Crispi, et Tancrède d'une certaine façon puisqu'il s'est engagé dans la Révolution. [...]
[...] A la fin du roman, le faste a définitivement disparu: l'Eglise contrôle l'aristocratie et Salina meurt dans un hôtel sordide et sans véritable descendance. II) Le déclin de la Sicile et des mentalités En second lieu, le roman décrit également le déclin de la société en général, des mentalités, de la Sicile elle-même. Lorsque Salina discute avec Chevalley de la Sicile, il est "déprimé" er déclare avec amertume: "Nous fûmes les Guépards, les Lions; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes". [...]
[...] Enfin, le thème de la vieillesse, du temps qui passe est omniprésent dans l'oeuvre: il s'agit ici du déclin de la jeunesse, des illusions . Ces différentes formes de déclin sont annoncées tout au long du roman de manière plus ou moins évidente. Le déclin de l'aristocratie Tout d'abord, Le Guépard est le récit du déclin de l'aristocratie, de la famille Salina. L'aristocratie qui règne encore en Sicile est en effet décadente et appauvrie, et reste passive face aux bouleversements, ou bien décide de fuir, comme le fait le beau-frère de Salina, Malvica: "Les Piémontais ont débarqué. Nous sommes tous perdus. [...]
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