Le Lac est un long poème de quinze quatrains extrait du grand recueil de poésie Méditations poétiques paru en 1820. Ce recueil retrace les principales aventures sentimentales, le souvenir du bonheur passé et l'obsession douloureuse du temps. En 1816, près du lac du Bourget, Lamartine passe avec Julie Charles des moments heureux, il y revient seul l'année suivante (...)
[...] Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés. Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise : Ils ont aimé ! Alphonse de LAMARTINE Le Lac est un long poème de quinze quatrains extrait du grand recueil de poésie Méditations poétiques paru en 1820. [...]
[...] D'une part, parce que la nature connait deux formes d'éternité, soit qu'elle ignore le vieillissement, soit qu'elle renaisse à chaque printemps 2). D'autre part, parce que la nature se fait complice de la survivance du souvenir. La structure énumérative des trois dernières strophes la montre. En effet, au diapason de la réminiscence, la nature souffre comme le poète : le vent gémit et le roseau soupire (V13).Etroitement associé aux éléments du décor, le souvenir ne peut à son tour que devenir éternel. [...]
[...] Loin d'être une action de grâce, cette prière est une douloureuse supplique. L'objet de cette invocation est en effet, de demander à la nature d'immortaliser un bonheur enfoui. La répétition de Gardez ; V3 souligne l'insistance de la requête. Venant après trois alexandrins, le vers 4 Au moins le souvenir et qui ne compte que six syllabes, introduit une rupture de rythme traduisant la souffrance du poète comme si sa voix se brisait. Au moins mis en relief par sa place en tête de vers, renforce l'accent suppliant presque désespéré de la prière. [...]
[...] Or, le fait que la nature vent roseau parfums n'éprouve pas la nécessité de les appeler par leurs noms propres, ou par leurs prénoms, suggère qu'elle les connait déjà, et que leurs identités ne soulèvent aucune incertitude. La nature les distingue en conséquence de tous les autres couples qui se sont promenés au bord du lac. Par l'emploi de ce pronom ils elle les érige en amants uniques et exemplaires. Le passé composé renforce le caractère exceptionnel de leur passion. Traditionnellement, ce temps indique un fait achevé à une époque déterminée du passé, mais dont les conséquences se font encore sentir dans le présent. [...]
[...] Si le lac conserve la trace de l'amour, l'amour marque la nature des son existence. Amour et nature deviennent indissociables, aussi éternels l'un que l'autre. Par le biais de l'élégie à la nature, le poète immortalise sa passion. Nous sommes en présence d'un poème déchirant où s'exprime la douleur d'avoir perdu la femme aimée, et une tristesse profonde devant l'écoulement du temps. Le poème est pleinement lyrique, mais la confidence personnelle est dépassée et les gestes d'amour sont laissés du côté. [...]
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