- La Fontaine (1621-1695) est un auteur de la deuxième moitié du XVIIè siècle. Il est un des plus grands fabulistes français, et s'est inspiré pour ses fables d'Esope et de Phèdre. Ici, il est question d'une fable inspirée par Esope, mais qu'il a su adapter à son époque.
- L'oeuvre de La Fontaine est très importante : 12 livres, 243 fables. Le pouvoir des fables fait partie du XVIIIè livre, 4ème fable.
- Par rapport à la composition de la fable, La Fontaine accorde une place très importante au récit (qui est extrêmement argumentatif. La moralité n'est là que pour compléter le récit).
(...)
- La Fontaine relance à deux reprises la curiosité du lecteur. On a en effet deux échecs avant qu'il ne parvienne à capter l'attention du public.
- "Que fit le harangueur ?" (v.15) : il s'adresse directement au lecteur, le prend à témoin, à travers cette question rhétorique (oratoire). Il parle au lecteur, et arrête pour cela de raconter l'histoire de l'orateur, fait une pause dans son récit pour recapter l'attention du lecteur.
- Toujours dans le but d'attirer l'attention du lecteur, La Fontaine crée un effet de surprise puisque cette fois le public réagit (alors qu'il y avait avant une certaine monotonie, avec la non-réaction du public, sa complète ignorance). Au vers 21 : "Et Cérés, que fit-elle ?", on note un intérêt soudain de l'Assemblée.
- Cet effet de surprise est redoublé par un second effet de surprise, qui vient de l'orateur qui agresse son public, alors que l'on s'attendait à ce qu'il soit content, satisfait de leur plaire. "Un prompt courroux l'anima" (v.22) montre bien son énervement, parce que, selon lui, le public ne lui pose pas la bonne question (...)
[...] Cela est visible au vers 27 par l'emploi de la question rhétorique : Que ne demandez-vous ce que Philippe fait ? ( Enfin, il leur reproche leur infantilisme, c'est-à-dire le fait qu'ils ne s'intéressent qu'à des contes enfantins, puérils : Quoi ! de contes d'enfants son peuple s'embarrasse ! (v.24) : la double exclamation souligne bien la stupéfaction, l'étonnement de l'orateur. La moralité de La Fontaine : ( La morale de La Fontaine est en opposition avec la réaction de l'orateur. Le jugement de La Fontaine vis-à-vis des Athéniens est beaucoup moins sévère que celui de l'orateur. [...]
[...] ( La Fontaine dit que nous aimons tous que l'on nous raconte des histoires. ( Le pronom personnel nous et tous (v.32) montrent bien qu'il généralise ses propos. De plus , il ne se contente pas de généraliser, mais s'implique personnellement à la fin de ce vers : et moi-même On a ensuite récurrence de la première personne du singulier qui montre bien qu'il se prend pour exemple. Il prend ensuite l'exemple d'un conte de Perrault : Peau d'Ane (v.34), et qualifie sa réaction face à ce conte comme de plaisir extrême L'adjectif mélioratif extrême montre bien son attachement aux contes, et le fait qu'il soit rejeté en fin de vers permet aussi de le mettre en évidence. [...]
[...] Nous sommes tous d'Athène en ce point ; et moi-même, Au moment que je fais cette moralité, Si Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême, Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant Il le faut amuser encor comme un enfant. - Commentaire composé - ( Introduction ( La Fontaine (1621-1695) est un auteur de la deuxième moitié du XVIIè siècle. Il est un des plus grands fabulistes français, et s'est inspiré pour ses fables d'Esope et de Phèdre. Ici, il est question d'une fable inspirée par Esope, mais qu'il a su adapter à son époque. [...]
[...] ( Cet effet de surprise est redoublé par un second effet de surprise, qui vient de l'orateur qui agresse son public, alors que l'on s'attendait à ce qu'il soit content, satisfait de leur plaire. Un prompt courroux l'anima (v.22) montre bien son énervement, parce que, selon lui, le public ne lui pose pas la bonne question (cf. Que ne me demandez-vous ce que Philippe fait ? v.27) Le public veut en effet savoir la fin de l'histoire, mais se moque du danger qui pèse sur Athènes ( Philippe de Macédoine). II. L'argumentation : Convaincre et persuader: ( Tout apologue est constitué d'un récit au sein duquel se développe une argumentation. [...]
[...] ( On peut en plus parler de prise de conscience de la part du public grâce à cette histoire. La foule se trouve réveillée (v.29) par l'apologue, c'est-à-dire qu'elle prend enfin conscience du danger qui pèse sur Athènes (Philippe de Macédoine) ( La morale est suggérée dans le récit. En effet, le public ne s'est pas laissé convaincre par la violence des propos, ni persuadé par l'éloquence de l'orateur, mais par contre, il s'est laissé instruire à partir du moment où on l'a diverti. [...]
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