La Fille est un des deux volets du diptyque (ou fable double) constitué avec Le Héron ; le thème est identique : celui du dédain qui peut conduire à de fâcheuses extrémités. La Fille est donc la version humaine de la fable animalière. Ici nous avons le portrait de la précieuse (vers 1 à 9), puis son discours méprisant (vers 10 à 25).
De plus, la narration reprend en égrenant les inquiétudes de la belle agressée par le temps. Enfin, il n'y a pas de morale expressément formulée (mais elle l'a été dans Le Huron). Dans un premier temps nous étudierons l'Allégorie des erreurs de l'orgueil féminin, et dans un deuxième temps la leçon de sagesse.
[...] Tout est traité par la distance ironique : le « portrait » de la Fille qui n'en est pas un, plutôt moral que physique : on la connaît par ses volontés et ses refus : «prétendait », « voulais aussi », et par les affronts qu'elle subit, son dernier partenaire de célibat et conseiller étant son miroir qui lui signal les injures du temps.
- La Fille ne montre qu'un trait de caractère, elle est schématisée : fière et méprisante, mais aussi peu consciente des réalités. Elle prétend ainsi tout obtenir : le procédé d'accumulation rend compte de ses exigences : un mari jeune, bien fait, beau, avec du bien, de la naissance, un tempérament fougueux sans jalousie, des manières et de l'esprit (...)
[...] La Fontaine souligne lui-même l'excès des attentes, par des modaliseurs : prétendait ou des interrogations rhétoriques : Mais qui peut tout avoir ? ; il risque quelques jugements : le Destin se montra soigneux de la pouvoir le désir peut (aussi) loger chez les précieuses ; il la fait parler par l'indirect libre : vers 14- en ajoutant un sentiment personnel : les précieuses fond dessus tout les dédaigneuses - Il reproduit ses discours dédaigneux en usant de la moralité exclamative et des injections comme ah hélas ; l'émotion se lit aux répétitions des interrogatifs : quoi ? [...]
[...] En effet, l'orgueil est un défaut, que La Fontaine dénonce sous un trait ironique. [...]
[...] La Fille, Jean de La Fontaine Introduction : La Fille est un des deux volets du diptyque (ou fable double) constitué avec le Héron ; le thème est identique : celui du dédain qui peut conduire à de fâcheuses extrémités. La Fille est donc la version humaine de la fable animalière. Ici nous avons le portrait de la précieuse (vers 1 à puis son discours méprisant (vers 10 à 25). De plus, la narration reprend en égrenant les inquiétudes de la belle agressée par le temps. [...]
[...] - les groupes sociaux sont eux aussi mentionné (de façon décroissante), mais sans que jamais des individus se distinguent : le fabuliste utilise des expressions généralisantes , collectives : des partis d'importance la belle espèce «les médiocres gens ; les êtres sont même progressivement désignés par des métonymies : les ris et les jeux désertent le logis. Quand un individu se profile, ce n'est jamais par des traits distincts, cf. l'un l'autre et enfin un malotru On remarque la disparition de l'humain : les traits choquent et déplaisent mais on ne sait qui ressent cela (vers 31). - Le fabuliste se met en scène, mais très brièvement et par des réflexions qui prennent l'allure de vérités générales (présent) : vers Il est aussi dans le on du vers 41. [...]
[...] et des monosyllabes qui abondent. L'infinitif de narration restitue aussi les mépris récurrent : Elle se moque (cf. Et flatteurs d'applaudir ; la fille ne se prive pas d'ailleurs de railler les prétendants : belle espèce On voit cependant une progression : elle éconduit purement et simplement ses prétendants les plus prestigieux mais concède qu'elle est bien seule surtout la nuit (vers 25) quand elle a repoussé les médiocres ; la solitude investit les lieux dans les vers 29 à 38 où les faits suivent une progression inverse de celle de la Jeune veuve (fable XXI, livre vers 40 et suite) La leçon de sagesse : - La conscience du temps qui passe et la nécessité de vivre : la fille oublie que sa beauté n'est pas destinée à durer, et La Fontaine rappelle la course du temps surtout dans le vers 27 et suite : présent de narration, phrases brèves juxtaposées qui provoquent une accélération du rythme (et une dramatisation), fréquence de repères temporels (un an, deux chaque jour, puis, lors vite, à la fin). [...]
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