Recueils poétiques de Jean de La Fontaine (1621-1695), les Fables choisies mises en vers furent publiées à Paris chez Denis Thierry ou chez Claude Barbin de 1668 à 1693.
Composées de douze livres répartis en deux recueils, cet ouvrage regroupe plusieurs centaines de textes courts mettant souvent en scène des animaux ; les récits sont, sauf rares exceptions, suivis d'une morale qui indique la portée critique à apporter au texte (...)
[...] Enfin, son intervention dans le dénouement, même si elle est factice (Ce n'était pas un Loup, ce n'en était que l'ombre, vers témoigne encore de la crainte qu'il inspire, même en son absence, et que souligne la supériorité métrique du troupeau qui fuit : Un Loup parut ; tout le troupeau s'enfuit (vers seul décasyllabe de la fable. Sa seule apparition est donc responsable d'une énorme agitation désordonnée mise également en évidence par l'opposition entre l'article indéfini Un et l'adjectif tout. - Les moutons La Fontaine nous invite ici à entrer dans le monde merveilleux qui est presque celui d'un conte de fée. [...]
[...] Néanmoins, ils restent des animaux par l'instinct grégaire : Me suivait pour un peu de pain, / Et qui m'aurait suivi jusques au bout du monde (vers et l'allusion au terme (vers 19) qui désigne une borne en pierre destinée à limiter les champs, lieu de résidence habituel des moutons. Les intentions de La Fontaine - Une critique explicite du peuple La première intention de l'auteur est de dénoncer le manque de courage du peuple et le non-respect de sa parole. Elle est évidente, paraît déjà avec l'ironie de l'exclamation initiale : ce peuple imbécile ! (vers et se trouve accentuée de manière antithétique par le champ lexical de la volonté présent dans la morale (méchants, rage, courage), dans lequel rage rime avec courage que le peuple n'a pas. [...]
[...] L'auteur souligne ainsi les discours politiques du pouvoir qui exposent le peuple et lui demandent d'assumer des engagements qui sont normalement ceux d'un monarque, rappelant Henri III, dernier des Valois décadents qui gouverna la France alors en proie aux guerres de Religion et qui au lieu d'affronter la Ligue (confédération de catholiques née pendant les guerres de Religion), s'adonna à l'éloquence devant les États généraux. Conclusion Cette fable met en scène le monarque et son peuple en les suggérant de manière symbolique par un berger et son troupeau confrontés à un danger, le loup. Sa fable, outil argumentatif efficace qui plaît tout en instruisant, se mue bientôt en une critique acerbe à l'égard des monarques et du peuple. [...]
[...] En les utilisant tous, La Fontaine donne de la rapidité à son récit. monologue inaugural du berger (vers 1 à 11) est souligné par la ponctuation (guillemets points d'exclamation, point d'interrogation qui rompt le rythme du premier vers avec son intonation ascendante) et la vivacité des répliques comme la formule interrogative brève du vers 1 : Quoi ? et le langage cru (imbécile, vers - une versification qui utilise l'alternance afin de donner de la vivacité au récit. On constate ainsi un changement fréquent opéré entre les vers qui sont tantôt constitués d'alexandrins (vers ) tantôt d'octosyllabes (vers ) et d'un seul décasyllabe (vers tenant l'attention en éveil. [...]
[...] ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueils poétiques de Jean de La Fontaine (1621-1695), Les Fables choisies mises en vers furent publiées à Paris chez Denis Thierry ou chez Claude Barbin de 1668 à 1693. Composées de douze livres répartis en deux recueils, cet ouvrage regroupe plusieurs centaines de textes courts mettant souvent en scène des animaux ; les récits sont, sauf rares exceptions, suivis d'une morale qui indique la portée critique à apporter au texte. L'auteur lui- même se plaisait à dire : Je me sers d'animaux pour instruire les hommes La fable, et l'apologue en général, est un genre argumentatif original puisqu'elle utilise le discours narratif et le récit pour convaincre ou persuader. [...]
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