La mort de Mme de Tourvel est traitée sur un tps étiré qui semble prolonger cruellement son agonie :
- Mort annoncée lettre 143 (« La funeste vérité m'éclaire, et ne me laisse voir qu'une mort assurée et prochaine, dont la route m'est tracée entre la honte et le remords. Je la suivrai... ») et lettre 145 (« Ah ! croyez-moi, Vicomte, quand une femme... [...] est incurable »)
- Mort prévisible dans le fait qu'elle n'écrit plus qu'une seule lettre (161) une fois entrée au couvent
- Mort relatée précisément dans les lettres de Mme de Volanges 147-149-154-160 et enfin 165 (« et en effet notre malheureuse amie expira dans le moment même ») (...)
[...] les libertins et leurs victimes La mise en place d'une moral édifiante voudrait que les méchants soient punis et leurs victimes sauvées ou récompensées ; or, comme le signale Mme de Volanges lettre 173 p.474 Je vois bien dans tt cela [ ] victimes c'est loin d'être le cas : - les victimes : Cécile rejoint le couvent qu'elle n'aura finalement quitté que quelques mois, cette fin est à l'image de sa "progression" dans le roman (nulle), le monde ne lui a rien appris de constructif, il n'a révélé en elle que des aptitudes pour le vice. La Présidente meurt seule (sans Valmont ni son époux) et déchue. [...]
[...] Les Liaisons dangereuses Un univers tragique un univers marqué par les morts des victimes de Merteuil La mort de Mme de Tourvel est traitée sur un tps étiré qui semble prolonger cruellement son agonie : - mort annoncée lettre 143 La funeste vérité m'éclaire, et ne me laisse voir qu'une mort assurée et prochaine, dont la route m'est tracée entre la honte et le remords. Je la suivrai et lettre 145 Ah ! croyez-moi, Vicomte, quand une femme [ ] est incurable - mort prévisible dans le fait qu'elle n'écrit plus qu'une seule lettre (161) une fois entrée au couvent - mort relatée précisément dans les lettres de Mme de Volanges 147- 149-154-160 et enfin 165 et en effet notre malheureuse amie expira dans le moment même La mort de Valmont est rapportée beaucoup plus brièvement, dans la lettre 163 de M. Bertrand. [...]
[...] - les propos moraux dans le dénouement Les lettres finales disséminent un propos moralisateur et volontairement édifiant, tenu par les représentantes de l'ordre moral : - lettre 171: si on était éclairé [ ] et la Religion - lettre 173 - lettre 175: Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse ! On se croirait dans le dénouement de Dom Juan, où le risible Sganarelle se pique de vouloir tirer des leçons de la mort du héros éponyme, alors qu'il n'a tt au long de la pièce su être qu'un poltron et un imbécile incapable d'endiguer la libido dominandi de son maître. Les propos austères de l'octogénaire et de la bécasse semblent bien fades et clichéens : la morale a un goût bien amer. [...]
[...] On constate que, sans être aussi clairement mises en parallèle que dans le film de Frears, les morts de Tourvel et Valmont sont liées dans le roman également : - après qu'elle a appris la mort de Valmont ( Quoi ! que dites-vs ! M. de Valmont est mort ! [...]
[...] Il est donc cohérent que ce soit elle qui clôture le roman, en femme intéressée par le sort de la majorité des personnages. Mme de Volanges, depuis le début du roman et notamment sa lettre-sermon incarne l'ordre moral, le respect des convenances, le souci des bonnes mœurs. Elle peut donc légitimement porter le discours didactique final dans la lettre 175 (avant-dernier Toutefois, pour la 1ère et la dernière fois peut-être, elle est lucide : Ms ces réflexions tardives [ ] nos mœurs inconséquentes ; il est trop tard, le mal est fait, elle n'a rien su voir ni entendre. [...]
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