La Peste est le plus célèbre des romans d'Albert Camus et lui a valu le Prix Nobel de Littérature en 1957. Il y est conté l'histoire de la ville d'Oran touchée par la peste pendant une longue année, et ce à travers le principal regard du docteur Rieux accompagné d'autres témoignages. Il s'agira justement ici d'observer les voix narratives du roman et d'étudier si celles-ci forment ou non une unité dans La Peste. Dans un premier temps, il sera possible de définir ces voix narratives. Puis, dans un second temps, il faudra constater que cette narration reste tout de même plus ou moins ambiguë tout au long du récit. Enfin, il faudra remarquer que les voix narratives forment une unité qui est la base du roman (...)
[...] Ensuite, il s'agit de remarquer que les documents recueillis par le médecin et qui lui ont permis de rédiger La Peste, sont tous subjectifs. Autrement dit, il s'agit de témoignages et de confidences personnelles qui viennent du cœur des victimes de la peste. Le lecteur, en fonction de son expérience personnelle se retrouvera donc dans un des personnages qui lui ressemblera davantage. La pluralité des voix du récit fait donc que tous les lecteurs, et non pas juste une catégorie, se sentiront concernés, c'est le caractère universel du roman qui engendre cela. [...]
[...] Les voix narratives se trouvent donc réunies à travers la narration de Rieux dans le roman, mais leur pluralité permet à Camus d'éviter la monotonie d'un récit univoque sans pour autant que celui-ci se disperse. Pour conclure, il s'agit de rappeler que La Peste est un récit qui se compose de plusieurs voix narratives ce qui rend parfois la narration ambiguë, mais qui permet surtout par leur unicité de donner un caractère universel et complet à l'œuvre. Mais il est alors possible de se demander si la pluralité des voix narratives ne serait pas un moyen pour Camus de limiter la caractérisation de son œuvre en tant que pamphlet, ce qui aurait pu lui poser des problèmes. [...]
[...] Il ne suit donc pas la chronologie de l'histoire très précisément. En revanche, le récit est par la suite définit comme étant historique pour reprendre le mot exact du narrateur. Si c'est le cas, cela inclue le fait que ce dernier doit être totalement objectif vis-à-vis de l'histoire qu'il raconte sans faire de jugement ou commenter ses propos, cela diffère donc d'une chronique, genre auquel La Peste semble davantage se rapprocher. En effet, Rieux tout au long de son récit tente de transcrire les sentiments de chacun. [...]
[...] Il s'agit donc avant tout d'un récit subjectif qui fait de Rieux un historien des faits, mais surtout un historien des sentiments ressentis par le peuple d'Oran durant cette période de peste. Le second narrateur rencontré au cours du récit est Tarrou qui dans ses carnets de notes relate une histoire collective, humaine et quotidienne. Il ne parle pas des évènements liés à la peste eux-mêmes, mais par exemple, d'une conversation entendue dans le tramway ou l'histoire du vieux aux chats. [...]
[...] D'abord, il se trouve que le narrateur constant Rieux, reste incognito pendant presque tout le roman. On peut alors penser qu'il s'agit de la voix de l'auteur qui ne prend pas trop partie dans l'histoire. Cela donne donc un sentiment d'universalité au récit puisque le spectateur ne croit pas voir l'histoire entièrement du point de vue d'un unique personnage actif dans celle-ci, mais de celui d'un personnage quelconque ou de l'auteur lui-même. De plus, au cours du récit, le narrateur se caractérise comme étant un personnage qui ne prend aucun risque : lorsqu'il n'a pas vu ou ne sait pas quelque chose, il se sert de l'expérience d'autrui pour en parler. [...]
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