La fable 8 du livre VII, Les Vautours et les Pigeons est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. Contrairement à cette orientation, le bestiaire est ici présent. Cette fable fut inspirée à l'auteur par son prédécesseur antique, Abstémius, avec "Les Vautours en guerre entre eux et pacifiés par les Colombes" dont la morale était : "La fable nous avertit que les querelles entre méchants doivent être stimulées (...)
[...] - les jugements subjectifs comme au vers 34 : Hélas ! ce fut aux dépends de la race, témoignant ses regrets. - le recours au pathétique, dans le but de susciter la compassion du lecteur : Peu de prudence eurent les pauvres gens (vers 39). Cependant l'expression supporte également une critique des pigeons qui sont tenus partiellement responsables de leurs malheurs ainsi que le montrent le procédé d'amplification (Tous les pigeons, en fit ample carnage, / Et dépeupla les bourgades, les champs, vers 37-38) dans lequel l'hyperbole Tous et l'adjectif ample insistent sur l'ampleur de la mort. [...]
[...] - Une mise en garde contre le pacifisme L'exemplum amène La Fontaine à mettre le lecteur en garde, de manière tout aussi explicite dans la morale, contre le pacifisme. Les bienfaits du maintien des conflits, moyen qui semble le plus efficace pour tenir toujours divisés les méchants (vers sont alors mis en évidence par un enjambement : La sûreté du reste de la terre / Dépend de là (vers 42-43). L'emploi du futur de certitude sous une forme négative (Ou vous n'aurez avec eux nulle paix, vers 44) montre l'anéantissement des espoirs pacifistes et insiste sur l'utilité de la guerre en reprenant la formule au présent de vérité générale des vers 42-43 (cités ci-dessus). [...]
[...] Les Vautours et les Pigeons Recueil : II, parution en 1678. Livre : VII. Fable : composée de 45 vers. Mars autrefois mit tout l'air en émute Certain sujet fit naître la dispute Chez les oiseaux, non ceux que le Printemps Mène à sa cour, et qui, sous la feuillée Par leur exemple et leurs sons éclatants, Font que Vénus est en nous réveillée ; Ni ceux encor que la mère d'Amour Met à son char ; mais le peuple vautour, Au bec retors à la tranchante serre Pour un chien mort se fit, dit-on, la guerre. [...]
[...] Conclusion La Fontaine adoucit un épisode de guerre par la poésie. Ainsi, loin des discours excessifs de l'épopée, Les Vautours et les Pigeons, par sa simplicité et sa grâce enjouée, persuade en douceur. Par un récit longuement développé, le fabuliste prépare le lecteur à accepter une morale difficile et quelque peu paradoxale, dans laquelle il intervient explicitement pour souligner l'utilité des guerres, meilleur garante de la sécurité des pacifistes. La fable s'apparente ainsi à un réquisitoire à la fois contre les bellicistes et contre les pacifistes. [...]
[...] La fable 8 du livre VII, Les Vautours et les Pigeons, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. Contrairement à cette orientation, le bestiaire est ici présent. Cette fable fut inspirée à l'auteur par son prédécesseur antique, Abstémius, avec Les Vautours en guerre entre eux et pacifiés par les Colombes dont la morale était : La fable nous avertit que les querelles entre méchants doivent être stimulées plutôt qu'apaisées, car tandis qu'ils se déchirent, ils laissent les honnêtes gens vivre en paix. [...]
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